Le Centre hospitalier de Valenciennes a décidé d'innover en proposant régulièrement des opérations chirurgicales en Facebook live. Quel intérêt ?
Kévin Boivin a subi une opération du poignet il y a deux semaines à l'hôpital de Valenciennes. Une intervention retransmise sur Facebook, en direct. Pour la première fois en France. Son opération du canal carpien sous endoscopie a été filmée : il s'agissait d'inciser un ligament afin de "libérer un nerf", Il se plaignait de douleurs et de fourmillements.
Pendant l'opération, le chirurgien commente tous ces gestes et les explique à l'internaute. Le ton est détendu et pédagogique. "Voilà, l'opération est finie, explique un chirurgien en regardant la caméra. Le patient utilisera sa main et ses doigts dès ce soir. Merci, à la prochaine !" Durée total : 3 minutes et 30 secondes.
"Mon chirurgien m'a vu, il m'a demandé s'il pouvait faire l'opération en live. J'ai dit oui. Tout s'est bien passé", raconte simplement Kévin Boidin, le patient qui a inauguré avec succès cette nouvelle méthode de communication.
Puisque les gens ne peuvent pas venir dans le bloc opératoire, le bloc opératoire viendra à eux.
Le Facebook live a été vu 83 000 fois sur Facebook. Ce que le Centre hospitalier de Valenciennes voit comme un gros succès : "On a eu beaucoup de retours médiatiques, analyse Christopher Albano, directeur adjoint de la communication. Des retours d'autres hôpitaux qui nous ont applaudis. Ce n'est que positif au niveau interne comme externe". "Puisque les gens ne peuvent pas venir dans le bloc opératoire, le bloc opératoire viendra à eux", résume-t-on également à Valenciennes.
L'hôpital de Valenciennes a donc décidé de réitérer l'exercice. Evidemment, les opérations sont choisies avec soin pour que tout reste simple et sans risque.
C'est cette fois un urologue qui a réalisé sous l'œil des internautes, une urétéroscopie au laser pour soigner les calculs rénaux.
"Cette manière de ramener l'hôpital chez les patients, ça peut dédiaboliser un peu la situation, dédramatiser la chirurgie, et peut-être diminuer un peu le stress… On sait qu'on aura cette chirurgie, ça se passe bien : du coup, on est plus serein.» , explique Ahmed Benkirane, chirurgien urologue.
La démarche s'inscrit aussi dans une politique plus globale de modernisation de l'hôpital. "Notre établissement est un établissement public, souligne Rodolphe Bourret, Directeur général du Centre hospitalier de Valenciennes. On a souvent une image un peu vieillotte. On essaye de montrer qu'un hôpital, ça fait partie de la vie de tout le monde".
Selon l'hôpital, ce qui est jusqu'à maintentant une expérience, pourrait bien devenir une habitude.