Vertbaudet : "sale gréviste", une enquête ouverte après l'agression présumée d'un syndicaliste CGT

Le parquet de Lille a annoncé l'ouverture d'une enquête, mercredi 17 mai, au lendemain des faits de violences rapportés par un délégué CGT à son encontre. Depuis quelques jours, le conflit social entamé pour des augmentations salariales à l'entreprise de puériculture Vertbaudet de Marquette-lez-Lille connaît un regain de tensions.

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La grève se poursuit et le climat se durcit. Nouvelle illustration de cette montée des tensions, la CGT a dénoncé l'agression de l'un de ses délégués de Vertbaudet à son domicile, mardi 16 mai. En réaction, le parquet de Lille a annoncé, ce mercredi, l'ouverture d'une enquête pour ces violences rapportées.

"Des investigations sont en cours, notamment des réquisitions d'images de vidéo-protection", a-t-on précisé au parquet. Le syndicaliste qui dénonce l'agression n'a lui pas décidé de porter plainte. "Trop dangereux", explique-t-il.

Le conflit social, entamé il y a deux mois pour demander une augmentation de salaire (150 euros nets), ne cesse de se tendre entre grévistes et forces de l'ordre. Ce nouvel épisode s'ajoute aux interpellations de deux militants CGT lundi dernier, et de l'évacuation musclée du piquet de grève mardi.

"Des méthodes de barbouzes"

L'union locale de la CGT avait affirmé dans un communiqué qu'un des deux délégués CGT du site avait été mardi soir "copieusement gazé, frappé" par des personnes se présentant comme des "policiers en civil" venus l'interpeller devant son domicile au cri de "sale gréviste". La Direction départementale de la sécurité publique du Nord s'est refusée à tout commentaire.

Le député du Nord Fabien Roussel dénonçait mercredi soir sur BFMTV "des méthodes de barbouzes". Il avait par ailleurs annoncé avoir saisi le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin de cette agression "extrêmement grave", et souhaité que le parquet s'en saisisse, indépendamment du dépôt d'une plainte par le délégué, "traumatisé".

Tout comme le responsable communiste, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a reproché mercredi des violences dans le conflit social en cours dans l'enseigne Vertbaudet, où la police a évacué mardi un piquet de grève tenu depuis le 20 mars.

"Non seulement le patron refuse de négocier mais en plus le préfet, au lieu de faire organiser une médiation, vient de leur envoyer les CRS pour démanteler le piquet de grève et nous avons une gréviste qui a fini aux urgences et plusieurs gardes à vue", a-t-elle déploré sur France Inter.

L'évacuation s'est tenue mardi matin pour déloger les grévistes mobilisés à l'appel de la CGT pour des augmentations salariales. Selon la direction, 72 salariés sur 327 sont toujours en grève.

"Ca va mal finir cette histoire"

Reçue en fin d'après-midi par Élisabeth Borne, la responsable syndicale a assuré que la Première ministre s'était engagée auprès d'elle à faire "cesser toutes les poursuites contre les ouvrières" et "à garantir une médiation avec la direction de l'entreprise".

La CFTC, syndicat non-gréviste, fait part de ses craintes au regard des évènements. "Cette grève a largement dépassé le sujet des négociations salariales, observe Alexandre Lemahieu. Il y a de la tension au sein de l'entreprise, ça va mal finir cette histoire..."

Avec AFP

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