C'est le cas du maire de Leffrincoucke, et il est loin d'être le seul.
"J'ai pris beaucoup de plaisir à être maire de cette ville et je crois qu'on l'a amenée à un niveau qui est respectable." Et pourtant... après trois mandats de loyaux services, Bernard Weisbecker est prêt à raccrocher.
L'édile sans-étiquette de Leffrincoucke fait partie de ces nombreux maires (un sur deux en France) qui n'envisagent pas de se représenter en 2020, pour diverses raisons mais surtout parce qu'administrer une commune est devenu de plus en plus difficile, notamment à cause de la baisse des dotations de l'État.
"On n'a pas de baguette magique"
"Les gens attendent trop de nous ! On peut pas tout faire, on est pas le Messie !" proteste-t-il. "On n'a pas de baguette magique, on n'a pas non plus les finances qui vont toujours avec, donc il faut essayer d'être le plus près possible de ce qui est utile à tout le monde."Il a pourtant tenté de prévenir l'hémorragie. La ville autrefois riche a perdu bon nombre de ses habitants (4500 âmes aujourd'hui). Et de ses emplois, à l'image de l'Usine des Dunes, "3 600 employés il y a 20 ans, 360 aujourd'hui". Il a pourtant encore des projets : une maison médicale, des commerces, des logements sur le site de l'ancienne gare...
Mais ses décisions ne sont pas seulement contestées, elles sont également violemment critiqués. "Ça va à l'insulte. Alors moi, je veux bien être traité de tout ce qu'on veut, mais qu'on me dise pourquoi ! Et quand on met en cause des choix, dire ce qu'on enlèverait pour faire d'autres choix !"