Scène insolite dans les rues lilloises ce dimanche, environ 150 moutons et chèvres ont traversé la Grand-Place pour rejoindre la ferme Marcel Dhénin. Les bêtes resteront six mois à Lille dans le cadre d'un projet d'éco-pâturage.
150 moutons et chèvres qui marchent sur la Grand-Place de Lille. C'est l'image insolite de la première transhumance urbaine dans la ville. Les bêtes ont rejoint sous bonne escorte la ferme Marcel Dhénin où un ensemble d’activités est proposé ce dimanche dans le cadre du projet Yarn Bombing.
Les moutons et les chèvres ont traversé sous la pluie plusieurs artères lilloises comme la rue Nationale avant d’arriver sur la Grand-Place. Un vrai défi pour Marjorie Deruwez. L'éleveuse a fourni les moutons et chèvres qui prendront leurs quartiers à la Citadelle de Lille. En tout, elle élève environ 1 500 bêtes à Bousbecque (Nord).
« C’est bien plus compliqué de faire une transhumance en ville. Il y a tellement de monde que les moutons n’ont plus de repères », explique l'éleveuse. D’autres problèmes spécifiques apparaissent également. « Quand un mouton voit son reflet dans une vitre, il va aller vers la vitre. Ils étaient aussi attirés par les bouches de métro, heureusement aucun d’entre eux n’y est entré », sourit Marjorie Deruwez.
Une initiative sans doute renouvelée
L’éleveuse était accompagnée par huit chiens mais aussi huit jeunes bergers urbains, en formation. L’événement de ce dimanche était organisé collaboration avec l’association Les Papillons Blancs, qui fédère des parents et amis de personnes en situation de handicap mental. Marjorie Deruwez participe à la formation de plusieurs futurs bergers urbains.
Ses bêtes vont rester six mois à Lille pour manger les estives lilloises. Une initiative d'éco-pâturage appelée à se renouveler. « Normalement, l’opération va être reconduite pendant trois ans », confirme l’éleveuse. « Les moutons vont manger l’herbe mais laisser les plantes se développer ».
Une solution écologique pour gérer les espaces verts
« Le métier de berger urbain est en pleine expansion. Avec la loi zéro phytosanitaire, il faut des solutions durables pour s’occuper des espaces verts, comme les moutons qui ont en plus une vraie utilité sociale », veut croire l’éleveuse. Marjorie Deruwez est installée dans le Nord depuis 2007. Elle avait déjà été sollicitée pour organiser une transhumance urbaine à Montpellier avec 200 bêtes installées pour quatre mois.