Une marche blanche a été organisée ce samedi 8 avril à Villeneuve-d'Ascq en hommage à Oumar Traoré. Ce Villeneuvois de 43 ans avait été tabassé à mort vendredi 31 mars par une dizaine de personnes, dans le centre commercial de Triolo.
Abasourdis par la mort d'Oumar Traoré, les Villeneuvois se sont rassemblés ce samedi 8 avril à 14h30, pour lui rendre un dernier hommage au cours d'une marche blanche empreinte d'émotion et de recueillement. Le matin même, le corps d'Oumar à été inhumé après ses obsèques à la Mosquée de Villeneuve d'Ascq.
Du Chemin des vieux arbres, où résidait cet homme de 43 ans, les habitants du quartier ont défilé dans le silence, une rose blanche à la main, jusqu'à l'épicerie où celui-ci a perdu la vie.
Les Villeneuvois sous le choc
"C’est choquant d’en arriver là !", s'exclame Faïrouz, une amie d'enfance d'Oumar. "On n’accepte pas ça pour nos frères, pour nos sœurs, et pour nos enfants surtout." Tabassé à mort en plein cœur du centre commercial Triolo, à Villeneuve-d'Ascq, Oumar Traoré est décédé le 1er avril au CHR de Lille, des suites de ses blessures.
"C'est un évènement qui relève de l’inacceptable", explique Farid Oukaid, adjoint au maire de la ville et proche de la famille Traoré. "Surtout pour quelqu'un connu pour sa gentillesse, sa bonne humeur, sa joie de vivre."
On n’avait jamais été confronté à un phénomène d’une si grande violence. Parmi tous ceux qui sont là aujourd’hui, on n'arrive pas à comprendre.
Farid Oukaid, adjoint au maire de Villeneuve-d'AscqFrance 3 Hauts-de-France
Avant sa mort, Oumar Traoré était intérimaire chez Supplay et faisait des missions de peintre pour des collectivités, d'après la Voix du Nord. Père d’une adolescente qui vit dans le sud de la France, ce sportif d'1,90 m est décrit par Faïrouz comme "une personne très aimante, très souriante."
"On a grandit ensemble, on a rigolé ensemble sur le chemin de l’école, c’était quelqu’un de très marrant", se rappelle-t-elle.
Frappé à mort
Vendredi 31 mars, vers 17 h, Oumar Traoré rentrait chez lui après avoir fait quelques courses. Alors qu'il se dirigeait vers la station de métro Triolo, tout près du centre commercial du même nom, il est "pris à partie" par un groupe composé d'une dizaine d'individus selon des témoins sur place.
Frappé et agressé avec des projectiles, Oumar est ensuite laissé gisant sur le sol, inconscient. A l'arrivée des secours alertés par un témoin, il est déjà dans le coma et décède le lendemain au centre hospitalier de Lille.
Appel à la non violence
Tous les marcheurs appellent à la non violence et à l'apaisement. "Il était fédérateur, raconte Farid Oukaid, l'adjoint au sport de la ville. Aujourd’hui il n'y a pas de barrières de langue, de religion, de croyance, de culte, de nationalité. Aujourd’hui les Villeneuvois sont réunis pour dire non à la violence."
Une enquête pour homicide volontaire à été confiée à la police judiciaire de Lille, sous l'autorité du Procureur de la République, mais une semaine après le drame, aucune personne n’a encore été interpellée.