Alors que le parlement a adopté une loi interdisant la présence d'animaux sauvages dans les cirques d'ici 7 ans, le cirque traditionnel Arlette Gruss a pris les devants. Une décision saluée par une association qui a organisé une action symbolique à Villeneuve d'Ascq où le chapiteau a été installé.
Pancartes et slogans à l’appui, plusieurs militants de l’association Paris Animaux Zoopolis (PAZ) s’étaient réunis il y a deux ans quasiment jour pour jour aux abords du cirque Arlette Gruss, installé à Villeneuve d’Ascq, pour demander un cadre législatif interdisant la présence d'animaux sauvages dans ces établissements.
Ce samedi 20 novembre 2021, l’association PAZ a de nouveau organisé un rassemblement à Villeneuve d’Ascq devant le cirque Arlette Gruss, qui débute une série d'une dizaine de représentations dans la ville nordiste. À une différence près : alors que le parlement a adopté ce mardi 16 novembre une loi interdisant les animaux sauvages dans les cirques d'ici sept ans, le cirque Arlette Gruss a décidé d'y mettre fin dès à présent.
?L'interdiction des #animaux sauvages dans les cirques d'ici 7 ans est désormais gravée dans la loi.
— PAZ (@ParisZoopolis) November 18, 2021
?Quelle émotion après des années à avoir mené notre campagne #ExigeonsUneLoi #CirqueSANSanimaux.
?Nous remercions tous les militant-es et les élu-es locaux et parlementaires. pic.twitter.com/n5ttbxMfOR
Une action symbolique, deux ans après une manifestation
"Il y a deux ans, nous avions manifesté devant ce cirque, ici à Villeneuve d'Ascq. Une évolution a été faite depuis et on le reconnait. Car Arlette Gruss, l’un des plus grands cirques traditionnels de France, a décidé de bannir les animaux sauvages avant même l’adoption de la loi ce mardi, avance Amandine Sanvisens, co-fondatrice de PAZ. On comprend qu’ils ne l’ont pas fait de gaité de cœur et on veut mettre en avant les établissements qui arrêtent par rapport à ceux qui vont se battre jusqu’au dernier jour pour présenter fauve, primates et éléphants".
"Notre présence ce jour est un clin d’œil à la manifestation qu’on avait organisée en 2019. C’est intéressant de voir ce changement au même endroit".
Une action symbolique donc, pour signifier un changement majeur opéré par cette grande famille du cirque. Il y a quelques années encore, des numéros avec des lions, des éléphants, des pingouins ou des otaries étaient présentés sous le chapiteau. "Notre présence ce jour est un clin d’œil à la manifestation qu’on avait organisée en 2019. C’est intéressant de voir ce changement au même endroit".
Aller plus loin
Des félicitations donc, même si l’association encourage Arlette Gruss à faire plus. "Le texte adopté ne parle que des animaux sauvages et c’est vraiment problématique. Cette loi ne va pas assez loin car elle ne prend pas en compte les animaux domestiques dans le cadre des spectacles. Ils sont abandonnés", dénonce la co-fondatrice.
Animaleries, delphinariums, cirques... Le Parlement adopte définitivement la loi contre la maltraitance animalehttps://t.co/B8SZp3H4ZN pic.twitter.com/UGla740tst
— franceinfo (@franceinfo) November 18, 2021
Comme l’explique Amandine Sanvisens, la loi adoptée cette semaine n’interdit pas la présence d’animaux domestiques dans les cirques comme les chevaux, les chameaux ou les chèvres. "L’argument central avancé par la ministre Pompili (ministre de la transition écologique, ndlr), c’est de parler d’itinérance pour interdire les animaux sauvages. Mais si on est cohérent avec ce raisonnement, il faut aussi dire que le mode de vie itinérant ne convient pas aux animaux domestiques. Être trimballé de ville en ville et passer d'un parking à un autre ne répond pas à leurs besoins".
Selon l’association, il est tout à fait possible de présenter des spectacles de cirque sans animaux. Un pas qui semble encore difficile à franchir pour la famille Gruss, qui présente notamment des numéros de chevaux depuis la création du cirque en 1985.