À l'Université de Lille, 20 lycéennes ont accepter de suivre un stage de sciences auprès d'étudiantes et de professionnelles. Une immersion pour tacler les stéréotypes de genres et générer des vocations.
Et si pour redorer le blason des sciences fondamentales, il fallait les appliquer à la vie réelle ? C'est l'approche proposée à 20 lycéennes des Hauts-de-France à qui l'on a proposé une immersion à l'université. Utiliser le théorème de Pythagore pour savoir si un fugitif s'éloigne, c'est original, mais ça marche. Éloignée des modes d'enseignements traditionnels, cette approche vise à encourager ces jeunes femmes à poursuivre leurs études dans cette filière.
"Ça permet de faire des maths avec des gens qui aiment les maths." Suzanne Mortier est élève de première à Haubourdin, ce stage est aussi l'occasion pour elle de découvrir les métiers de la science, "de voir les possibilités qu'on pourra faire plus tard et voir qu'on peut très bien le faire si on veut."
"La plus grande inégalité de la Vème République"
D'après les derniers rapports, "quand on fait un ratio, entre le taux de fille et de garçons qui on fait un bac science, les garçons 2,3 fois plus de chance que les filles de faire un bac science" témoigne Mohammed Nassiri, président régional de l'Association des Professeurs de Mathématiques et de l'Enseignement Public. "C'est la plus grande inégalité de la Vème République" ironise-t-il qu'à moitié.
Au lycée c'est des execices, ce n'est pas vraiment concret
Maëva MercierLycéenne en classe de première à Denain
Les élèves de première qui ont décidé de participer l'immersion sont surnommées les "fourmis". Elles ont déjà toutes une appétence particulière pour les sciences. Mais elles doivent encore lutter contre certains préjugés. Cette application concrète, "c'est vraiment ce qu'on cherche" souligne Maëva Mercier, lycéenne de Denain. "Au lycée c'est des exercices, ce n’est pas vraiment concret."
Tacler les préjugés
Les professeurs qui interviennent au cours de cette immersion espèrent générer des vocations, et rediriger ces femmes vers la recherche scientifique. "Il y a des filles qui lâchent l'université en science, parce qu'elles ne voient pas de femmes autour d'elles" réagit l'une des intervenantes lors de l'enregistrement d'un podcast, une des autres activités proposées aux lycéennes. L'immersion propose aux lycéennes d'aller à la rencontre d'autres femmes scientifiques, pour les inspirer.
Tout de même, les stéréotypes de genre sont tenaces. Aurélie Le Cain, spécialiste de la donnée chez un fabricant de verres raconte, "quand on dit j'ai envie d'aller dans la filière mathématique, on imagine mal le métier qu'on va faire. On veut pouvoir leur dire qu'on peut être une femme dans une carrière scientifique."
À l'issue du stage, les lycéennes repartent avec une marraine étudiante et une marraine professionnelle. Histoire de nouer un lien scientifique durable.