Près de 150 suppressions de postes d'enseignants ont été annoncées par l'académie de Lille le 31 janvier pour la rentrée 2020. Si les collèges et les lycées professionnels sont épargnés, ce n'est pas le cas pour les lycées généraux et technologiques ni pour les écoles primaires et maternelles.
A l'occasion d'une conférence de presse, Valérie Cabuil, rectrice de l'académie de Lille, a annoncé plusieurs suppressions de postes d'enseignants dans le Nord et le Pas-de-Calais. Parmi les plus touchés : les écoles primaires et maternelles, et les lycées. Une annonce qui fait baisser l'effectif des enseignants de 0,3% et qui accompagne la baisse de 1,5% du nombre d'élèves dans la région entre la rentrée 2019 et les prévisions pour 2020. Le collège, jugé "vital" par la rectrice, reste protégé.
La rectrice Valérie Cabuil tient la conférence de presse @aclille de préparation de #rentree2020 #école #EducationPrioritaire #EcoleInclusive #Bac2021 #nouveaulyceepro #orientation #Parcoursup #ReformeTerritoriale
— Académie de Lille (@aclille) January 31, 2020
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83 postes en moins pour les écoles maternelles et élémentaires
Cinquante-trois postes d'enseignants seront supprimés dans le Pas-de-Calais, trente dans le Nord. Pour expliquer ce choix, l'académie de Lille pointe une baisse de 5 704 élèves entre la rentrée 2019 et les prévisions de la rentrée 2020, notamment dans le Pas-de-Calais qui perd 2 676 élèves.
L'Académie affirme que le taux d'encadrement est en augmentation depuis 2017. Il est passé de 5,54 professeurs pour 100 élèves à 5,9 pour les prévisions 2020. Le dédoublement des classes de grande section, de CP et de CE1, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, a joué dans l'augmentation de ce taux.
Peu de changements au collège
Alors que les collèges du Nord et du Pas-de-Calais ont vu leurs effectifs augmenter de 311 élèves, ils ne sont pas touchés par cette série de suppressions de postes. Seule la SEGPA est touchée [voir encadré] et perd 10 postes.
Les lycées généraux et technologiques doivent faire avec une baisse de 139 postes
Alors que les lycées professionnels gagnent 85 postes pour seulement 45 élèves en plus, les lycées généraux et technologiques sont eux les grands perdants. 139 postes leur sont retirés alors qu'ils ne perdent que 200 élèves. "Si la réforme des lycées fait baisser les horaires d'enseignement, on reste toujours avec des effectifs de 35 à 40 élèves par classe", déplore Laetitia Aresu, secrétaire générale du SGEN/CFDT du Nord Pas-de-Calais.
"On aurait pu garder le personnel enseignant pour faire baisser les effectifs et rendre possible l'accompagnement personnalisé, au lieu de ça, on est dans de l'enseignement de masse", conclut la responsable syndicale.
Une école de plus en plus inclusive ?
"On a vraiment besoin des enseignants spécialisés pour rendre l'école plus inclusive" tonne Laetitia Aresu, secrétaire générale du syndicat enseignant SGEN/CFDT du Nord Pas-de-Calais. Elle reproche à l'académie de Lille de vouloir supprimer dix emplois pour les sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA). "L'idée d'une école inclusive est de scolariser les enfants porteurs de handicap dans une classe ordinaire. On pourrait aussi mettre les élèves en difficulté dans certains cours mais on a besoin des ressources des enseignants spécialisés pour que ce soit possible".
Il faut ici faire la différence entre la SEGPA et l'ULIS :
- La SEGPA regroupe des jeunes en rupture scolaire, avec de grosses difficultés mais qui ne souffrent pas de handicap, au sens défini par l'Éducation nationale. Ils sont en effectif réduit avec des professeurs de l'enseignement élémentaire qui ont plusieurs matières à leurs charges. Ils suivent des ateliers pour pouvoir intégrer un lycée professionnel à l'issue de la 3e.
- L'ULIS signifie "unité localisée pour l'inclusion scolaire". Elle regroupe des jeunes en situation de handicap physique ou ayant une déficience des fonctions cognitives. Ils peuvent soit être regroupés autour d'une matière soit être inclus dans une classe de référence.
Pour répondre à son objectif d'école plus inclusive, l'académie a fait le choix de créer dix nouvelles ULIS et prévoit d'employer 264 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) supplémentaires, qui n'ont ni la même formation ni la même rémunération que les enseignants.