Durant la nuit du vendredi 19 au samedi 20 juillet 2024, 68 personnes qui tentaient de traverser la Manche ont été récupérées par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Gris-nez. Aucune victime n'est à déplorer, les naufragés ont été déposés aux ports de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) et Dunkerque (Nord).

Plusieurs embarcations de migrants se sont trouvées en difficulté en essayant de traverser la Manche, dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 juillet 2024. 68 personnes ont été secourues en tout, indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord samedi dans un communiqué.

Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) de Gris-nez, situé sur la côte entre Boulogne-sur-Mer et Calais (toutes deux dans le Pas-de-Calais), a été une nouvelle fois en première ligne de deux sauvetages de migrants en mer. En début de nuit, le centre reçoit un premier signalement de la part du sémaphore de Boulogne-sur-Mer, le poste de signalisation côtier servant à communiquer avec les navires en vue. 

Un petit Zodiac pneumatique sur lequel se sont entassés plusieurs migrants s'est lancé en mer malgré la dangerosité de l'opération. Le remorqueur d'intervention et d'assistance (RIAS) Abeille-Normandie, affrété par la Marine nationale, est alors envoyé sur place pour vérifier la situation. Deux personnes demandent assistance et sont rapatriées au port de Boulogne-sur-Mer.

"Compte tenu des risques de chute à la mer ou de blessure encourus pour les personnes en cas d'intervention contrainte, le choix est fait de laisser les autres personnes présentes sur cette embarcation poursuivre leur route", écrit la préfecture maritime. 

Une mer "particulièrement" dangereuse

Un peu plus tard dans la nuit, c'est vers Dunkerque, dans le Nord, qu'une deuxième embarcation très chargée est signalée au CROSS de Gris-nez. Après avoir relocalisé l'embarcation, l'équipage du navire de sauvetage Ridens, affrété par l'Etat, est allé porté assistance au bateau de fortune en début de matinée samedi. Cette fois, 66 personnes sont ramenées au port dunkerquois.

"Plusieurs personnes encore présentes à bord de l'embarcation refusent l'assistance proposée par les moyens français", précise le communiqué. Elle seront laissées sur place pour les mêmes raisons que lors de la première intervention.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, près de 30.000 migrants ont traversé illégalement la Manche en 2023. L'été est souvent synonyme de hausse des traversées mais le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord met en garde sur les risques encourus.

"Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, avec plus de 600 navires de commerce qui y transitent par jour et les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple)", avertit-il en fin de communiqué, "c'est donc un secteur particulièrement dangereux y compris quand la mer semble belle".

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