La flamme paralympique est arrivée en France ce dimanche 25 août 2024, après un passage par le tunnel sous la Manche grâce à des porteurs anglais et français. Elle a continué dans les villes de Calais et Valenciennes dans la journée. Le relais continue demain, lundi 26 août, dans plusieurs villes françaises en simultané, dont Arras.
Ça y est, elle est arrivée ! La flamme paralympique allumée depuis la ville de Stoke Mandeville, en Angleterre, a débarqué sur le sol français ce dimanche 25 août 2024. Elle a traversé le tunnel sous la Manche vers midi.
Particularité de ces Jeux paralympiques : la flamme a été divisée en douze flambeaux, qui se sont allumés aux confins de l’Hexagone et traversent les régions en simultané, avant de se réunifier à Paris. Ils symbolisent l’énergie des premiers jours de l'évènement mondial.
Passage dans le tunnel entre l'Angleterre et la France
Le départ de la flamme s'est fait dimanche 25 août 2024 à 8h55 heure anglaise, ce qui correspond à 9h55 heure française. Le tunnel de service passant sous la Manche mesure 50 kilomètres de longueur.
24 porteurs anglais ont rejoint symboliquement 24 relayeurs français, à mi-chemin entre le Royaume-Uni et la France, pour procéder à la passation du flambeau. Parmi eux : Laura Mills, l'arrière-petite-fille du créateur des Jeux paralympiques, Sir Ludwig Guttmann.
La sécurité est au maximum au niveau du tunnel de service : les policiers font appel à des chiens renifleurs pour une opération déminage et tester le matériel de nos journalistes.
Plusieurs personnalités sont présentes sur place : Tony Estanguet, président du comité d'organisation des JO 2024 ; Fadila Khattabi, ministre déléguée démissionnaire chargée des personnes âgées et des personnes handicapées ; Natacha Bouchart, maire de Calais ou encore Amélie Oudéa-Castéra, ministre démissionnaire des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
"C'est vraiment un grand jour, c'est historique", déclare la ministre des Sports démissionnaire au micro de notre journaliste Virginie Demange sur place. Amélie Oudéa-Castéra se réjouit de la mise en avant des territoires par lesquels la flamme va transiter.
"C'est aussi une juste reconnaissance des élus qui se battent pour l'inclusion des personnes handicapées", indique-t-elle.
L'athlète paralympique Erika Sauzeau faisait partie des relayeuses françaises. "C’est une fierté d’avoir pu porter la flamme", s'est-elle réjouie à la sortie du tunnel.
Devenue rameuse en équipe de France d'aviron en moins de deux ans, elle est médaillée de bronze d'aviron aux Jeux Paralympiques d'été de 2020, avec son équipe du quatre barré mixte. Erika se concentre maintenant sur son prochain défi : une médaille à Paris dans quelques jours.
La flamme part maintenant en direction de Calais et Valenciennes, ainsi que dans dix autres villes françaises pour un relais en simultané.
Dans le Nord : à Valenciennes
Saviez-vous que Valenciennes est la seule ville du département du Nord à accueillir la flamme paralympique ? En attendant son arrivée, prévue à 15h22, le public est venu en nombre dans le centre-ville pour profiter des nombreuses animations comme des démonstrations de basket-fauteuil, de para-judo ou encore de plongée sous-marine adaptée.
"En arrivant sur la place et en entendant la musique des Jeux olympiques j'ai eu des frissons", témoigne Lorenzo Del Ciotto, conseiller municipal délégué aux sports de Valenciennes, au micro de notre journaliste sur place, Enora Quellec.
"C'est une occasion unique de revivre ce qu'on a vécu il y a une semaine avec les JO, une immense histoire d'amour", a-t-il déclaré.
Top départ pour le relais à Valenciennes sur la place d'Armes ! Le parcours consiste en une boucle dans le centre-ville de deux fois 2,4 kilomètres.
Nora Meniaoui est la première porteuse de la flamme paralympique. Le public est rassemblé pour admirer les flambeaux qui passent de mains en mains dans le centre-ville de Valenciennes.
"C'est un évènement assez incroyable, on est conscients que ce n’est pas le genre d'évènement qui arrive tous les jours dans notre ville", témoigne une mère de famille auprès de nos équipes.
"C'est génial", s'exclame avec vigueur une jeune admiratrice de la flamme, collier de fleurs bleu blanc rouges autour du cou. "C'est un moment exceptionnel, j'ai pris des photos et j'ai crié !"
"Je ressens de la fierté, de l'émotion, je suis sur un petit nuage j'en reviens toujours pas", raconte Eva, l'une des relayeuses, elle-même en situation de handicap invisible.
Parmi les stars de ce relais se trouve Roselyne Leleu, 75 ans. La femme âgée ne s’arrête pas de courir. Avec plus d’une trentaine de marathons à son actif, elle a posé ses baskets un peu partout dans le monde : Dublin, Las Vegas, New York, Berlin, Amsterdam, Chicago, Londres et jusque sur la grande muraille de Chine.
Fidèle à sa réputation, la septuagénaire porte le flambeau en trottinant. C'est elle qui a eu l'honneur d'allumer le chaudron sur la place d'Armes, vers 17h.
Son ressenti ? "Que du bonheur, autant que pendant un marathon", a-t-elle réagi à la fin de l'évènement, un grand sourire accroché au visage. "Je suis très émue de voir cette foule, je pense que je vais en rêver longtemps".
Dans le Pas-de-Calais : à Calais
Pendant ce temps, du côté de Calais. La flamme est arrivée au niveau du fort Nieulay vers 15h30 au sein d'une petite lanterne officielle et transmise à la torche du premier relayeur. Malgré les rayons de soleil, ce n'est pas évident de l'allumer avec le vent qui souffle aujourd'hui.
Premier passage de témoin à Calais entre Rodrigue Dereumaux et le para-athlète Heinrich Popow ! Il représente l'Allemagne au sprint 100 mètres. Au total, il a remporté 27 médailles aux Jeux paralympiques et aux championnats du monde et d'Europe.
Le public est présent tout au long de la route : accoudés à la fenêtre ou sur le pas de la porte sur le trottoir, petits et grands se rassemblent pour admirer le passage de la flamme paralympique et prendre des photos.
Les enfants, eux, se réjouissent de "passer à la télé".
Le parcours du relais à Calais fait 4,4 km au total. Après un départ depuis le Fort Nieulay, la flamme continue son périple en direction du Grand Théâtre de la ville en passant devant le Channel, scène nationale culturelle mais aussi devant le beffroi et la mairie.
"Juliette, Juliette, Juliette... Qui ne saute pas n'est pas Juliette !", scande le public en feu au bord de la route. C'est un vrai fan-club qui célèbre Juliette Andre, maman d'une petite fille atteinte de la mucoviscidose. Elle se bat pour aider les familles qui en souffrent au sein d'un collectif.
"C'était une émotion très forte, un symbole d'espoir, témoigne Juiette Andre après sa course, il faut toujours y croire !".
Les forces de l'ordre profitent aussi de la bonne ambiance et s'amusent avec le public en faisant résonner leurs sirènes.
Un autre son s'élève bientôt des rues de Calais : la Marseillaise chantée avec vigueur par des jeunes survoltés. Bobs rouges vissés sur le crâne ou perruque bleu banc rouge, mascotte phryge à la main et drapeau au vent : ils étaient préparés à accueillir la flamme comme il se doit.
C'est au tour du parajudoka calaisien Richard Strugalski de porter la torche avec son accompagnatrice. L'athlète a perdu la vue après un cancer de la rétine lorsqu'il avait huit ans, il est devenu un passionné de judo et a intégré l'équipe de France pour participer à des compétitions internationales.
Il enseigne pour montrer que la pratique du sport est possible malgré le handicap.
C'était "une grande émotion" pour le judoka. "J'étais littéralement au coin de ma rue, tous les gens que je connais étaient là", retrace-t-il après le relais.
Il constate que l'engouement n'est pas le même que pour les JO et porte un message à l'attention des amoureux du sport : "regardez les épreuves paralympiques comme vous avez regardé celles des valides, vous allez voir des trucs de fou."
Delphine Morichon, accompagnée de son mari Jean-Pierre, récupère la torche paralympique des mains de Richard Strugalski. Les quatre relayeurs concluent l'échange par une poignée de mains collective.
Le couple Morichon participe à de nombreuses courses à pied et marathons en France et l'étranger.
On approche de la fin du parcours à Calais et la foule se fait de plus en plus nombreuse en bord de route.
Petite devinette pour cette fin de relais : quel est le sport qui se joue avec des boules en cuir, qui porte un nom à consonance méditerranéenne et qui n'existe que sous une forme paralympique ?
Réponse : la boccia, bien sûr.
C'est à la boccia que joue le para-athlète Calaisien Dorian Decarme, dernier relayeur de cette journée. Il va allumer le chaudron devant la foule rassemblée sur le Bassin Ouest de la ville.
"C'est quelque chose d'extraordinaire de porter la flamme, ça me tient très à cœur, en plus dans ma ville qui m'a toujours soutenu dans ma carrière sportive", déclare Dorian Decarme.
"Merci à tout le monde d'être venu et de m'avoir soutenu", conclut-il dans une voix chevrotante qui laisse transparaître son émotion.
Cette belle photo rassemblant tous les relayeurs de la journée à Calais signe la fin du relais. Rendez-vous à Arras demain pour la suite du relais dans le Pas-de-Calais.
La flamme de Valenciennes, quant à elle, quitte définitivement le Nord dès aujourd'hui et ira dans l'Aisne, à Laon, lundi 26 août 2024.
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Le relais continue aussi dans le reste de la France, avant d'atteindre sa destination finale : Paris.
À bientôt !
>> Le passage de la flamme est retransmis en direct sur france.tvparis2024, la nouvelle chaîne numérique 100% Olympique et Paralympique.