500 tracteurs et 2000 agriculteurs ont défilé dans les rues de Paris, ce mercredi 8 février, contre l'interdiction des néonicotinoïdes, pesticide protégeant la betterave à sucre de la jaunisse. Pour rappel, quelque 200 000 hectares de betteraves à sucre sont cultivés en Hauts-de-France, soit près de la moitié des surfaces de cette culture en France. Trois questions à Jean-Pierre Clipet, secrétaire général FDSEA, Pas-de-Calais.
Pourquoi cette manifestation ?
Jean-Pierre Clipet : "La manifestation a été décidée il y a 15 jours par la FNSEA Grand bassin parisien, regroupant notamment les Hauts-de-France et l'Ile-de-France suite à l'annonce de l'interdiction des néonicotinoïdes qui empêchent la jaunisse de la betterave. Nous voulons bien nous en passer mais pas sans solution de remplacement. La science a encore besoin de temps (quatre à cinq ans estime l'INRA, NDLR) pour trouver des solutions de remplacement. Et il faut cette solution technique de secours"
Pourquoi ce pesticide est-il essentiel pour les producteurs de betteraves à sucre ?
Jean-Pierre Clipet : "Les pertes peuvent être catastrophiques. Si le puceron vert qui transmet la jaunisse de la betterave frappe, cela peut aller jusqu'à au-delà de 50% de pertes. De manière générale, sur les 200 000 hectares de culture de betteraves à sucre que compte la région Hauts-de-France, on estime que l'on peut perdre un quart de cette culture, avec donc un quart d'activité en moins pour les sucreries etc."
Et les abeilles ?
Jean-Pierre Clipet : "Je ne nie pas qu'elles puissent être touchées mais c'est à relativiser fortement. La betterave ne fleurit qu'au bout de la deuxième année. C'est-à-dire qu'elle est arrachée avant pour son sucre. Donc les abeilles n'ont pas le temps d'être attirées par des fleurs de betterave. Par ailleurs, on ne comprend pas pourquoi on devrait se passer des 5 familles de néonicotinoïdes alors qu'ensuite on va importer du sucre du Brésil où les néonicotinoïdes sont utilisés".