Ce que l'on sait sur cet étudiant de 18 ans, soupçonné de vouloir commettre un attentat, et dont l'interpellation mardi matin à Wattignies a été révélée ce mercredi par France 3 Nord Pas-de-Calais.
Mardi matin, quand les hommes de la DGSI venus de Paris, sous la protection du Raid, ont débarqué au domicile de la famille Z., l'incompréhension, la surprise mais aussi la colère ont été totales. La famille d'Ismaël Z., 18 ans, a été choquée. Nous avons pu lui parler ce jeudi matin à Wattignies (près de Lille).
Ismaël Z. est étudiant à Villeneuve d'Ascq, en faculté de Sciences économiques, Lille I. L'an dernier, il a eu son BAC S, avec mention Assez Bien. Un très bon élève. Un enfant modèle qui n'a jamais posé aucun problème, selon sa famille. Très sportif quand il était plus jeune (foot, tennis), il a eu un accident qui a touché ses jambes à l'âge de 15 ans. Depuis, il a du mal à marcher et se déplace même parfois en fauteuil. Ces derniers temps, il était toujours sur son téléphone.
"Il priait seul chez lui"
Selon sa famille (sa mère est assistante maternelle, son père assistant d’éducation), il n'est pas un musulman très pratiquant. Il se rendait de temps à temps à la mosquée El Houda, rue de l'arbrisseau à Lille-Sud. Là-bas, il n'était apparemment pas connu : "Je vais vous dire, on ne sait même pas qui c’est, Ismaël ça ne nous dit rien, ça pourrait être n’importe qui, on est 1 000 à la prière du vendredi, nous ne demandons pas aux gens leur pièce d’identité", explique dans La Voix du Nord président Jamal Tuzani.Le frère d'Ismaël, 20 ans (il aussi 3 petites soeurs), pratiquant d'un Islam modéré, nous a également affirmé que son frère ne se rendait pas régulièrement à la mosquée. Il préférait prier seul chez lui. Ismaël se disait adepte du takfirisme, mouvance musulmane radicale, considérée comme le terreau intellectuel d’Al-Qaida autant que de l’organisation Etat islamique.
En garde à vue à Lille
Ce jeudi matin, Ismaël Z. est toujours en garde à vue à Lille. Il est entendu dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 30 décembre 2016 par le parquet de Paris pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Il aurait refusé d'être assisté par un avocat.L'étudiant était surveillé depuis au moins deux mois. Les renseignements collectés ces dernières semaines ont amené la DGSI à ne prendre aucun risque. Il a notamment cherché à se procurer des armes et explosifs. Des éléments probants de ses projets terroristes ont été trouvés sur son ordinateur. "Il aurait eu des projets d'attentat sans pouvoir les concrétiser pour des raisons logistiques", selon une source policière.
Aucune cible précise n'a été identifiée à ce stade de l'enquête mais selon nos informations, un lieu public fréquenté (métro, centre commercial) était envisagé. L'analyse du matériel téléphonique et informatique saisi se poursuit.