Les ovoproduits en provenance de la Belgique et des Pays-Bas pourraient éventuellement contenir de l'amitraze.
Le gouvernement néerlandais a révélé mercredi qu'un deuxième insecticide "modérément toxique" avait été utilisé par Chickfriend, le prestataire de services incriminé dans l'affaire du fipronil.
Il s'agit de l'amitraz, utilisé dans un seul élevage de volaille et de boeufs pour tuer les mouches, selon une lettre adressée par deux ministres au Parlement néerlandais.
Problème de communication
Comme lors de la découverte du scandale du Fipronil, la communication entre pays européen semble avoir fait défaut. En effet, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert n’a pas été informé de la présence éventuelle de ce deuxième insecticide dans des produits envoyés vers la France. Un dispositif de veille et d’alerte est pourtant prévu à cet effet par la Commission Européenne.
"Les services officiels français n'ont reçu aucune alerte du Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF) qui auraient indiqué l'envoi de produits contenant de l'amitraze vers les autres Etats membres. La Commission européenne n'a émis aucune recommandation non plus à ce sujet", a indiqué une porte-parole du ministère.
Les Pays-Bas et la Belgique avaient déjà été pointés du doigt par la France pour leur manque de communication. Le 9 août, Stéphane Travert avait dit souhaiter "des échanges beaucoup plus fructueux et beaucoup plus rapides" à l’avenir avec ces deux pays.
En France, l'état des lieux se poursuit
Depuis le début du mois, les services départementaux mènent l’enquête dans les élevages de poules pondeuses pour vérifier qu’aucun produit contenant frauduleusement du fipronil n’a été utilisé.
Deux types de contrôles sont réalisés: des enquêtes par l'intermédiaire d'un questionnaire auprès des élevages concernés, et des inspections de terrain ciblées en élevage.
Au 18 août, "sur les 2.900 élevages français recensés, près de 2.200 retours de questionnaires en filière pondeuse ne faisaient pas état de l'utilisation de ces produits. Ces informations étaient confortées par près de 350 inspections en élevage", rapporte le ministère.
Les services français auraient, par ailleurs, "profité des inspections menées pour procéder à un état des lieux des pratiques en matière de traitements vétérinaires antiparasitaires."