Assises de Saint-Omer : l'ex-professeur meurtrier condamné à 30 ans de réclusion

Une peine de 30 ans de réclusion criminelle a été prononcée jeudi par la cour d'assises du Pas-de-Calais à l'encontre de Laurent Delvart, un ex-professeur de lycée de Boulogne-sur-Mer accusé d'avoir tué à coups de couteau sa femme et son fils en septembre 2012.

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La Cour, qui siège à Saint-Omer, n'a pas retenu la préméditation, mais a revanche retenu les circonstances aggravantes de meurtre sur épouse et mineur de moins de 15 ans. Elle a suivi les réquisitions de l'avocat général Philippe Sabatier concernant la durée de la peine, mais pas sur ses demandes de période de sûreté renforcée et de suivi socio-judiciaire.

Au cours de son réquisitoire dans l'après-midi, l'avocat général avait estimé que la thèse du "coup de folie", défendue par Laurent Delvart, qui réfute depuis l'ouverture lundi de son procès devant les assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer toute idée de préméditation, n'était recevable que pour une partie des faits. "Autant on peut comprendre un geste impulsif animé par un accès de rage pour tuer sa femme. En revanche, quand il voit qu'elle est morte, il y a un retour à la conscience. Il se lave les mains, essaie de soigner une blessure. Et très calmement, il descend les marches pour tuer son fils qui joue dans le salon", a déclaré M. Sabatier.

"Là, nous n'avons plus affaire à une personne dans la rage, dans une bouffée délirante. Il décide de manière posée de tuer son fils. C'est une exécution, ni plus, ni moins", a conclu le magistrat. Selon lui, "on pourrait justifier pleinement la réclusion criminelle à perpétuité. Néanmoins, l'altération du discernement étant conclue par les psychiatres, je demande à votre juridiction de (le) condamner à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté aux deux tiers, d'un suivi socio-judiciaire et obligation de soins".

Le 7 septembre 2012, Laurent Delvart, professeur d'économie au lycée Giraux-Sannier de Saint-Martin-Boulogne, avait été trouvé dans un état semi-comateux, après avoir tenté de se donner la mort par électrocution, ingestion de médicaments et de White Spirit.

Au dernier étage, se trouvait sa femme Naouel, le corps lardé de 72 coups de couteau. Au premier, il y avait son fils Nessim, frappé 17 fois avec la même arme. Le petit garçon allait fêter ses six ans quelques jours plus tard. Au yeux de l'avocat général, ce drame s'inscrit dans une logique de violences conjugales: "Les multiples appels au secours lancés par Naouel (El-Hani, sa femme, ndlr) à ses amis quelques jours avant les faits font l'objet de témoignages concordants".

Au cours des débats s'est ainsi dessinée l'image d'un couple distant, qui "donnait le change en société" mais qui ne se comprenait plus. Lui décrit comme "froid et rigide" par les experts psychiatres; elle se disant victime d'"insultes et de harcèlement". C'est d'ailleurs pour ces motifs qu'elle avait entamé une procédure de divorce. Et c'est à la vue des cartons qu'elle était en train de préparer, et après avoir tenté jusqu'au bout de repousser la séparation, que Laurent Delvart est passé à l'acte, avec un couteau acheté le jour même.

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