Depuis lundi, la rue François Billoux, à Avion (Pas-de-Calais) compte deux centenaires : Pélagie Brzalowski a rejoint sa voisine Germaine Pécot, 101 ans, dans ce club très fermé.
"Que tout le monde vive aussi longtemps que moi !", s'est exclamée lundi Pélagie Brazlowski, au moment de lever sa flûte de champagne et d'entonner une fameuse comptine polonaise : "Sto lat ! Sto lat ! Niech żyje, żyje nam !" ("Cent ans ! Cent ans ! Qu'il vive, qu'il nous vive !").
Pélagie naît le 7 novembre 1916 à Recklinghausen-sud, dans la Ruhr industrielle, au sein d'une famille polonaise installée en Allemagne. Son père, Szczepan Grzeskowiak, est mineur et décide d'émigrer ensuite en France en 1923. "Les Allemands voulaient forcer les Polonais à prendre la nationalité allemande", explique Daniel, son fils. "Puis ils ont trouvé des contrats pour travailler dans les mines en France".
Arrivée à Liévin à 7 ans
Pélagie est donc une petite fille de 7 ans quand elle arrive dans le Pas-de-Calais avec ses parents et ses quatre frères et soeurs. Avec sa famille, elle vit dans les corons du 3 de Liévin, rue Cuvier, où vivent presqu'exclusivement des Polonais. En 1948, elle épouse Louis Brzakowski, lui aussi d'origine polonaise, rencontré lors d'un mariage. Le couple s'installe au 7 d'Avion, à la cité de l'Artésienne. Ils auront Daniel, leur fils unique, devenu chef d'entreprise en région parisienne. Pélagie compte aujourd'hui deux petits enfants, Olivier et Mélanie, et une arrière petite-fille, Salomé. "Elle a travaillé d'abord dans les filatures, puis chez des gens à domicile", raconte son fils."Elle gardait surtout des enfants dans la banlieue lilloise, chez des gens qui avaient des filatures. Mais une fois qu'elle s'est mariée, elle n'a plus travaillé. Le secret de sa longévité ? Elle mange sainement, modérément, elle boit un verre de vin par jour. Elle marchait aussi beaucoup. Elle allait à pied voir ses parents au 3 de Liévin et ses frères et soeurs à Angres. Elle n'a jamais eu le permis de conduire (rires). Le permis de marcher, c'était déjà pas mal ! Elle n'a pas fait de sport, mais elle s'est entretenue de cette façon là". "J'ai eu une belle vie quand même", se félicite la néo-centenaire. "Il n'y en a pas beaucoup qui vivent jusqu'à cet âge là. Cent ans, messieurs, cent ans... ça fait quand même beaucoup. Je ne me plains pas."
La voisine aura bientôt 102 ans
Lundi, dans sa petite maison de la rue François Billoux, dans la cité du Moulin, il y a avait du monde pour célébrer sa centième bougie.La famille, des amis, des gens de la mairie d'Avion, et surtout sa voisine, Germaine Pécot, qui se dirige, elle, vers ses... 102 ans.
Née Jannequin à Desvres (Pas-de-Calais), l'aînée des deux centenaires s'est installée dans le bassin minier après la mort de son père pendant la Première Guerre Mondiale. Elle a eu six enfants, vingt-deux petits-enfants et... beaucoup d'arrières petits-enfants.