"Je ne veux pas consacrer ma vie à des connards": le maire d'Annezin dans le Pas-de-Calais a insulté ses administrés qui ont majoritairement voté pour Marine Le Pen dimanche et compte démissionner.
"C'est catastrophique ! Il est possible que je démissionne car je ne veux pas consacrer ma vie à des connards", a déclaré à voix haute dimanche soir Daniel Delomez, maire PS de cette commune de quelque 6.000 habitants, une déclaration reprise par un journaliste de l'Avenir de l'Artois.
Le Pen en tête à #Annezin, colère du maire : "il est possible que je démissionne car je ne veux pas consacrer ma vie à des connards" pic.twitter.com/2NSgeJjyDS
— L'Avenir de l'Artois (@avenirartois) 23 avril 2017
"Ce mot a été très mauvais et était exagéré mais je maintiens le fond de ma pensée", a déclaré M. Delomez qui précise n'avoir "visé personne de particulier dans la salle de vote" mais que "l'ambiance (l')a perturbé". Marine Le Pen y a recueilli quelque 38,09% des suffrages devant Jean-Luc Mélenchon (19,25%) et Emmanuel Macron (17,29%).
"Vexé qu'autant de gens puissent voter FN"
"J'étais vexé qu'autant de gens puissent voter FN", explique l'édile qui a "voté utile" au premier tour en choisissant Jean-Luc Mélenchon mais qui glissera "sans hésiter" un bulletin de M. Macron dans l'urne pour le second tour.
Sa déclaration a suscité la réaction de Florian Philippot sur Twitter, qui parle de "mépris" envers les administrés.
Voyez tout le mépris de nos adversaires pour leurs propres administrés... https://t.co/Kd6bnYxxtz
— Florian Philippot (@f_philippot) 24 avril 2017
M. Delomez compte remettre sa démission au conseil municipal après en avoir discuté mardi avec son groupe politique (divers gauche). "J'ai 70 ans, cela fait 9 ans que je suis maire, je suis un peu blazé...", admet-il.
En juin 2016, le maire avait déjà annoncé sa démission pour des raisons de santé. Il avait changé d'avis, n'étant pas certain d'avoir trouvé de bon successeur parmi son équipe.