Calais : la présence des migrants retarde la mise en service d'une ligne de ferroutage

La ligne de ferroutage entre Calais et Le Boulou, près de Perpignan, devait être mise en service ce mardi. Mais l'Etat estime qu'elle doit encore être sécurisée car, en raison de la présence du camp de migrants à proximité, elle pourrait constituer une faille dans la sécurisation du port.

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Inaugurée en grande pompe le 25 octobre dernier, la ligne de ferroutage entre Calais et Le Boulou, près de Perpignan, voit sa mise en service suspendue. Elle devait être lancée ce mardi soir. Elle est reportée pour une durée indéterminée. Car les trains transportant des remorques de poids lourds sont désormais considérés comme une faille dans la forteresse qu'est devenu le port de Calais. La ligne de ferroutage passe en effet par la "Zone des Dunes", à quelques mètres de la "Jungle" où vivent actuellement environ 4 500 migrants. 

L'Etat demande du temps pour sécuriser ce passage. La société portuaire espère que ce délai ne dépassera pas une dizaine de jours. "Cette ligne de toute façon va s'ouvrir", assure son président Jean-Claude Puissesseau. "C'est une ligne d'abord qui impacte des emplois, c'est très important. On ne va pas se laisser faire par quelques migrants inconscients. Mais dîtes vous bien que tant qu'il y aura une "Jungle" à Calais, nous aurons des problèmes. Comme pour le trafic transmanche, il n'est pas question, à cause d'un flux migratoire, de perdre des clients et du chiffre d'affaires". 


Cette semaine, un "No Man's Land" sera créé entre la "Jungle" et la rocade portuaire, pour éloigner les tentes des migrants. Pour Gilles Debove, du syndicat SGP FO Police, cette ligne de ferroutage va avoir "le même attrait" pour les migrants que les poids lourds qui circulent sur la rocade. "Maintenant, on va voir avec le temps ce que ça va donner", poursuit-il. "peut-être qu'il va y avoir un apaisant. Cette bande de 100 mètres qui va être mise en place va pouvoir aussi nous permettre de réagir le plus rapidement possible".  

40 remorques sont censées transiter chaque jour à Calais via cette ligne de ferroutage. Cinq ans et 7 millions d'euros d'investissement figés jusqu'à nouvel ordre.

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