"Jungle" de Calais : un démantèlement "avant l'hiver" et "humanitaire", dit Cazeneuve aux religieux

Le démantèlement de la "Jungle" de Calais se fera "avant que l'hiver n'arrive", a annoncé Bernard Cazeneuve mercredi, à l'issue d'une réunion avec des représentants des cultes qu'il a assuré du "caractère humanitaire" de l'opération.

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"Nous avons convenu tous ensemble qu'il fallait que cette opération se tienne avant que l'hiver n'arrive", a dit le ministre de l'Intérieur, et en tous cas "le plus vite possible". L'opération sera lancée "dès lors que nous aurons réuni les conditions" en termes de capacité de "mise à l'abri", et que nous aurons "travaillé avec les associations" pour garantir que "cette opération pourra revêtir totalement le caractère humanitaire que l'on souhaite", a-t-il ajouté. "Il y a à Calais entre 6 500 et 7 500 migrants" qui vivent dans une "extrême précarité" et relèvent "pour plus de 80% d'entre eux du statut de réfugié". "Ce ne sont pas des migrants irréguliers économiques, ils sont inexpulsables". 

Cette réunion faisait suite à une rencontre mardi avec les associations dont beaucoup (Secours catholique, Cimade...), actives dans les centres d'hébergement, ont des racines religieuses. Les associations s'inquiètent du sort réservé aux migrants lors de l'évacuation d'abord, dans les centres ensuite, s'il apparaît qu'ils ont laissé leurs empreintes dans un autre pays européen.

 "Nous avons eu un certain nombre d'interrogations sur l'après", notamment les mesures d'accompagnement prévues pour que cette opération "d'ordre humanitaire" soit "vraiment un succès", a dit Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman. "Nous avons réexprimé notre engagement pour que cette opération soit une réussite", a-t-il ajouté. "C'est un effort collectif qui est en jeu et je souhaite que cette affaire puisse être suivie avec le  discernement qui convient", a déclaré  François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, en se disant confiant que "cette étape sera une étape vers la confirmation que la France reste un pays d'accueil et d'asile". Pour que ce droit d'asile "soit digne, il faut qu'il soit réel", a ajouté le grand rabbin de France Haïm Korsia, qui a vu dans ce plan de répartition "une façon de partager l'espérance plutôt que concentrer la désespérance au même endroit". "L'enjeu est important pour notre pays, pour l'image de notre pays", a estimé Mgr Georges Pontier, le président de la Conférence des évêques de France. "C'est aussi une question qui déborde celle de l'accueil" en touchant à "la contribution au développement des peuples", a-t-il affirmé.

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