Marine Le Pen, qui a vu vendredi son recours contre la législative d'Hénin-Beaumont rejeté, a demandé la démission du "militant UMP" qui préside le Conseil constitutionnel, J.L Debré.
"C'est une décision politique (...) Le militant UMP qui préside le Conseil constitutionnel devrait démissionner pour redonner de la crédibilité" à l'institution, a déclaré la présidente du Front national, à propos de Jean-Louis Debré.
"Je ne suis pas étonnée", a ajouté la dirigeante du parti d'extrême droite. "J'avais analysé qu'avec la crise de l'UMP, les militants de l'UMP qui siègent au Conseil constitutionnel prendraient une décision politique", a-t-elle expliqué. Selon elle, "l'ensemble des journalistes, et même mes adversaires politiques, estimaient que ce recours serait validé".
"M. Debré est UMP, M. (Michel) Charasse est PS, M. (Jacques) Barrot est UMP. M. (Pierre) Steinmertz est UMP", a-t-elle encore énuméré, estimant qu'"on n'avait pas envie que Marine rejoue cette élection parce qu'on savait que Marine gagnerait cette élection".
Douze cas de "fausses signatures"
Le Conseil constitutionnel a annoncé vendredi le rejet du recours de Marine Le Pen contre l'élection comme député du socialiste Philippe Kemel dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais à Hénin-Beaumont, où elle avait perdu en juin pour 118 voix sur 53.000 suffrages exprimés.
Dans sa requête, Marine Le Pen mettait notamment en cause, dans cinquante cas, des différences dans les signatures des électeurs sur les listes d'émargement entre le premier et le second tour. Preuve selon elle d'une manipulation.
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel juge que ce grief est valable dans douze cas, et autant de voix ont été retirées au candidat PS, ramenant l'écart
du second tour avec Marine Le Pen à 106 voix. Mais les Sages notent aussi que "37 électeurs concernés ont reconnu formellement avoir voté en personne lors des deux tours de scrutin".