Le député Marc Dolez, qui avait fondé le Parti de Gauche avec J.L Mélenchon, a annoncé son départ de cette formation. Il parle de "dérive gauchisante" et "de campagne catastrophique" à Hénin-Beaumont.
Dans une interview à Libération publiée mercredi, le député de la 17ème circonscription du Nord (Douai) Marc Dolez critique la stratégie du PG, tout en voulant rester "un militant actif du Front de Gauche", dont ce parti est, avec le PCF, une des deux composantes majeures.M. Dolez assure notamment que "l'acquis de la belle campagne présidentielle a été dilapidé dès les législatives, avec la catastrophique campagne
d'Hénin-Beaumont".
M. Mélenchon (11,1% le 22 avril) était venu y affronter la présidente du FN Marine Le Pen et avait été éliminé au premier tour. "La stratégie Front contre Front nous a cornerisés à l'exrême gauche", analyse le député du Nord.
"Je déplore aussi l'expression médiatique de Jean-Luc Mélenchon. Il critique le plus souvent le président de la République et le gouvernement plutôt que de s'attaquer à la droite. Nos propositions sont rendues souvent inaudibles à cause de l'outrance
du verbe", accuse-t-il.
"Ne donnons pas le sentiment que l'adversaire du Front du gauche, c'est le PS"
"Beaucoup de ses propos brouillent notre message, je ne crois pas à la thèse de deux gauches irréconciliables ni au mythe du recours", ajoute M. Dolez,
à propos d'une majorité alternative à gauche, thèse défendue par M. Mélenchon, également ex-PS.
"Je ne me résoudrai jamais à considérer que le gouvernement va échouer et que nous serons là à ramasser les morceaux", insiste l'élu de Douai.
"Si la social-démocratie devait s'effondrer, je crains que ce ne soit au profit de la droite extrême". "Ne donnons pas le sentiment que l'adversaire du Front du gauche, c'est le PS", dit encore M. Dolez, qui appartenait à l'aile gauche du Parti socialiste.
Il n'entend pas pour autant retourner à ce parti. "Le Front de gauche me paraît plus indispensable que jamais, j'entends participer à son expression à l'Assemblée nationale".