Lors d'une séquence filmée dans les couloirs du Parlement de Bruxelles pour la magazine Envoyé Spécial, le député européen FN (et maire d'Hénin-Beaumont) Steeve Briois se distingue en adressant un doigt d'honneur aux journalistes de France 2 enquêtant sur les emplois présumés fictifs du parti.
Le magazine de France 2, Envoyé Spécial, a diffusé jeudi soir une enquête sur les hommes de l'ombre du Front National, son financement et ses affaires judiciaires en cours, notamment celle des emplois présumés fictifs de ses assistants déclarés au Parlement Européen. Lors d'une séquence filmée à Bruxelles, les journalistes de France 2 tentent d'interpeller la députée européenne frontiste Sophie Montel, sommée de rembourser 77 000 euros au Parlement Européen, une somme correspondant aux salaires versés à son assistant Kevin Pfeffer, l'institution ne disposant "d'aucune justification (...) apportée sur (son) activité" sur la période août 2014-février 2015. Suivie dans les couloirs du Parlement par la caméra, Mme Montel refuse de répondre aux questions. "Attendez les jours qui viennent, vous verrez la réponse du berger à la bergère", menace-t-elle avant de s'enfermer dans son bureau.Interviennent alors des agents de sécurité alertés par un membre du Front National qui estime que les journalistes n'ont pas le droit de se trouver dans les couloirs du Parlement, ce que l'équipe de reportage conteste, affirmant elle que le règlement l'y autorise. D'autres assistants du FN interviennent à leur tour, tandis que Steeve Briois, député européen, maire d'Hénin-Beaumont et vice-président du parti de Marine Le Pen, s'arrête pour filmer les journalistes avec son smartphone. Lorsqu'il repart, il leur adresse, sourire et majeur levé, un doigt d'honneur. Du "langage des signes", ironise la voix-off du reportage...
Au Parlement européen, Steeve Briois, vice président du #FN, parle à notre journaliste… en langage des signes #EnvoyeSpecial pic.twitter.com/QuZx3h542d
— Envoyé spécial (@EnvoyeSpecial) 16 mars 2017
"J'en suis fier !", s'est félicité l'élu frontiste sur Twitter en réponse au journaliste Jean-Michel Apathie qui lui reprochait ce geste.
@jmaphatie @FN_officiel et j'en suis fier ! Au fait votre femme bosse toujours pour Drahi ? #conflitdinteret
— Steeve Briois (@SteeveBriois) 16 mars 2017
"Quand il est harcelé par des médias indignes, on peut estimer que c'est une réponse proportionnée et appropriée", a ajouté sur le réseau social son adjoint à la jeunesse et conseiller départemental Christopher Szczurek, en réponse à un autre confrère.
@SamuelCogez @lavoixdunord quand il est harcelé par des médias indignes, on peut estimer que c'est une réponse proportionnée et appropriée
— Christopher Szczurek (@C_Szczurek) 17 mars 2017
Le reportage d'Envoyé Spécial s'est également intéressé à trois "hommes de l'ombre" du FN aujourd'hui mis en examen pour d'autres affaires touchant au financement du parti et de ses campagnes électorales. Un trio d'"amis de trente ans" issus du GUD (Groupe union défense), célèbre pour sa violence dans les années 80-90 : l'expert-comptable Nicolas Crochet (l'homme qui vérifie les comptes de campagne), Axel Loustau (le trésorier du microparti Jeanne), Frédéric Chatillon (un pilier de la communication du FN). Selon l'enquête de France 2, ils exerceraient une véritable emprise sur Marine Le Pen, s'adonneraient en petit comité aux blagues antisémites et saluts nazis, en plus de tenir les cordons de la bourse.