Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a participé à un meeting politique organisé dans la commune de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, ce dimanche 10 novembre. Si plusieurs sujets ont été abordés, l'agriculture a été mise sur le devant de la scène, devant une assemblée conquise.
En dehors des quelques minutes consacrées à la jeunesse, à l'insécurité et à sa vision de la démocratie, Jordan Bardella a fait la part belle aux problématiques agricoles et rurales durant son meeting organisé à Tonneins, petite commune du Lot-et-Garonne, ce dimanche 10 novembre.
Dans l'après-midi, aux alentours de 15 h 30, Jordan Bardella a pris la parole depuis l'estrade de la salle de la Manoque, dans cette ville de 10 000 habitants. Il a tout d'abord adressé quelques mots à propos de l'organisation : "Que ce soit à Tonneins ou à Marmande, ce qui compte, c'est d'être tous rassemblés", a-t-il dit, faisant écho à la tenue initiale du meeting dans la salle communale de Marmande, avant la vive opposition du maire socialiste Joël Hocquelet.
Un meeting en terrain connu
Puis devant une salle comble, composée d'environ 2 000 personnes, le président du Rassemblement national s'est livré à un discours d'environ une heure portant sur les incivilités, l'insécurité, l'éducation, la jeunesse, la censure et l'agriculture. Le tout sous les applaudissements du public, des cris de victoire et des levées de drapeaux tricolores.
À Tonneins, Jordan Bardella est en terrain connu. Lors des dernières élections législatives, le département du Lot-et-Garonne a élu deux députés issus du Rassemblement national sur les trois que compte le territoire connu pour sa ruralité et ses terres agricoles. Le monde de l'agriculture était donc au rendez-vous.
L'agriculture au cœur des échanges
"Dès la rentrée de septembre, j'ai dit que le mouvement agricole allait reprendre, parce que les problématiques, soulevées par les agriculteurs qui sont dans une détresse économique et sociale majeure, n'avaient pas été traitées, explique l'homme politique. Les agriculteurs sont dans une grande souffrance, parce que le métier ne paie plus suffisamment et parce qu'ils sont mis en concurrence avec des produits qui ne respectent aucune norme qui leur sont imposées."
Les actions des agriculteurs vont être chaudes. La gronde va être totale.
Serge Bousquet-CassagnePrésident de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne
Un discours qui fait sens dans ce public majoritairement issu du monde rural et agricole. "Aujourd'hui, Jordan Bardella est notre dernier espoir, confie Serge Bousquet-Cassagne, président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne. Ce n'était pourtant pas notre premier choix, reconnaît-il, mais les autres membres de la classe politique nous ont trop déçus, négligés et nous ont promis plein de choses."
Le président de la chambre d'agriculture salue les combats portés par Jordan Bardella : "Il se bat contre la concurrence déloyale, qu’elle provienne des pays européens ou d'ailleurs, prend pour exemple Serge Bousquet-Cassagne. Il se bat pour que les agriculteurs puissent avoir les mêmes molécules que les autres. Il dit que l'on doit être respecté. Finalement, c'est le seul qui nous aime."
Jordan Bardella est jeune. Il a un franc-parler et il s'investit énormément pour les agriculteurs.
Didier ParrelAgriculteur à la tête d'un élevage dans le Lot-et-Garonne
Même son de cloches pour Didier Parrel, président de la section élevage à la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne : "Jordan Bardella m'intéresse depuis longtemps parce que la droite classique m'a trop déçu, confie celui qui est à la tête d'une exploitation d'élevage et d'arboriculture. Jordan Bardella comprend nos attentes, c'est vraiment un espoir pour l'agriculture française." Didier Parrel félicite notamment un homme politique qui s'est entouré de "gens qui connaissent le milieu".
Un contre-meeting plus tôt ce matin
Loin de cet engouement général pour les idées du Rassemblement national, quelques dizaines de personnes ont tenu à manifester leur mécontentement face à la venue de Jordan Bardella dans le Lot-et-Garonne. "Ce qui se passe à Tonneins est révélateur d'une tendance nationale", remarque Henia Khamissi, venue au contre-meeting du centre-ville organisé plus tôt dans la matinée. C'est-à-dire un parti qui fait un score phénoménal dans les campagnes."
"Moi, je ne peux pas laisser ce rassemblement se faire en étant inerte ou passive, comme le maire de Tonneins a pu l'être, explique-t-elle. Je ne veux pas participer à cette dédiabolisation. La technique du Rassemblement national est de séduire des personnes qui se sentent abandonnées et qui éprouvent une certaine colère."