Le prêtre d'Hermies, dans le Pas-de-Calais, doit quitter son poste à la fin de l'été. L'Église lui reproche des moeurs légères. Mais les habitants de la commune ont lancé une pétition pour maintenir le curé en poste.
Dylan et Sullivan ne vont jamais à l'église. D'ailleurs, ils ne sont même pas croyants. Pourtant, depuis un mois, ils se mobilisent pour le maintien de leur curé. Le religieux est suspecté d'avoir entretenu une relation charnelle régulière avec une femme. Il devra rentrer chez lui, au Cameroun. Les étudiants ont lancé une pétition sur les réseaux sociaux pour garder leur abbé dans la commune, elle recueille près de 500 signatures.
"Pour nous, c'est une personne très importante ici", indique Dylan. "On va chez lui, il nous raconte des anecdotes sur le Cameroun. On fait de la musique".
"Il aide les gens", ajoute Sullivan. "Si des gens ont besoin, par exemple de cours d'anglais, il peut en donner, il peut même donner des cours de philosophie. Après, pour l'église, je ne sais pas ce qu'il fait mais il doit faire beaucoup de chose, je pense."
Mais l'Église ne souhaite pas renouveler son contrat. Au grand désespoir des habitants d'Hermies, et de leur maire. Il a lui-même écrit à l'évêque pour implorer son indulgence. "Ce n'est pas à moi de juger le prêtre. je suis là pour garder un prêtre dans le village, je ne suis pas là pour le juger", précise le maire Jacques Capelle.
"Un évèque ne peut pas couvrir cela"
Le Pas-de-Calais compte en moyenne un prêtre pour une trentaine d'églises. L'auxiliaire religieux ne sera donc pas remplacé.Mais qu'importe, joint par téléphone depuis Lourdes, l'évèque d'Arras Monseigneur Jaeger est très ferme. "Quand, en un temps record, un prêtre transforme le presbytère en garçonnière érotique, un évêque ne peut pas couvrir cela."
Contacté, le prête concerné n'a pas souhaité nous répondre. Il va devoir quitter son poste à la fin de l'été.