Selon L'Équipe, le FC Lorient et le RC Lens contestent la montée en Ligue 1 de l'Amiens SC, considérant que les Picards n'ont pas respecté la règle selon laquelle un agent de joueur ne peut être ni actionnaire ni dirigeant d'un club de football professionnel.

L'Amiens SC va-t-il perdre sur tapis vert son accession en Ligue 1 chèrement acquise sur le terrain lors des ultimes secondes de la dernière journée de Ligue 2, le 19 mai dernier ? C'est en tout cas ce que souhaitent visiblement le FC Lorient et le RC Lens qui ont saisi la Ligue de Football Professionnel (LFP) et la Fédération française de football (FFF) contre l'entérinement des résultats des championnats.

Leur argument d'après L'Equipe : Amiens compte parmi ses actionnaires, un certain John Williams, un agent de joueurs qui détient une toute petite part du capital du club picard qui s'élève à... 0,12%. Or l'article L222-10 du Code du Sport indique que "nul ne peut être actionnaire ou associé d'une société employant des joueurs de football contre rémunération ou organisant des manifestations sportives s'il a exercé la profession d'agent sportif durant l'année écoulée." Lorient et Lens affirment par ailleurs que John Williams a occupé une fonction de dirigeant, pratique elle aussi proscrite par ce même règlement.

Martel : "Je défends les intérêts de mon club"

Les Merlus, 18e de Ligue 1, ont été relégués à l'échelon inférieur, après avoir perdu leurs matches de barrage contre Troyes. Ils espèrent être repêchés dans l'élite en cas de disqualification des Amiénois. Les Sang et Or, eux, ont terminé la saison de Ligue 2 en 4e position. En contestant la promotion d'Amiens, 2e du classement, ils aimeraient récupérer une place sur le podium et rejouer le barrage contre Lorient... ce qui paraît toutefois assez improbable en plein mois de juin.

Mais le président lensois Gervais Martel, grand amateur de poker, tente quand même sa chance. "Je défends les intérêts de mon club", justifie-t-il dans L'Equipe. "Ils ont quelqu'un qui est agent FIFA, directeur sportif, de fait, ce qui est totalement interdit. Ils sont dans l'illégalité. Je ne veux pas rester sur le bord de la route. J'ai fini quatrième... Je ne suis pas procédurier, mais il est normal de poser des questions sur quelque chose qui me semble très flou. Dans l'échelle des sanctions, cela peut être un blâme, un avertissement, un retrait de points, une mise à l'écart de l'équipe."


Fair-play ?

Si Lens se retranche derrière le droit, le fair-play de la démarche pose question quand on se souvient qu'Amiens avait accueilli le club artésien au Stade de la Licorne lors de la saison 2014-2015, pendant les travaux du Stade Bollaert-Delelis.  Ironie de l'histoire, l'accession de Lens dans l'élite cette saison-là avait été contestée par le FC Sochaux qui a obtenu deux fois gains de cause en justice dans cette affaire, auprès du tribunal administratif de Besançon puis de la cour administrative d'appel de Nancy. Le litige doit désormais être examiné par le Conseil d'Etat. Sochaux reprochait au comité exécutif de la FFF d'avoir validé - après avis favorable du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF)  - l'accession de Lens en Ligue 1 malgré le refus de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG) qui avait jugé que les comptes du RC Lens n'étaient pas en règle et que les garanties financières avancées étaient insuffisantes.

Selon L'Equipe, il ne faut pas s'attendre, dans cette nouvelle affaire amiénoise, à des sanctions qui pourraient remettre en cause l'issue des compétitions. Le club picard estime ne pas être en faute, affirmant que John Williams n'est pas directeur sportif, mais qu'il travaille pour une société qui conseille le président Bernard Joannin en terme de recrutement depuis deux années. "Le dossier est vide", a assuré ce dernier au Courrier Picard

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