"Plus personne dans les rues d'ici la fin de l'année" : quelle situation dans les Hauts-de-France ?

Emmanuel Macron avait annoncé en juillet dernier sa volonté qu'il n'y ait "plus personne dans les rues ou dans les bois [...] d'ici la fin de l'année". En ce dernier week-end de 2017, qu'en est-il de cette promesse ? 

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"Je ne veux plus, d'ici la fin de l'année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus." Le 27 juillet dernier, Emmanuel Macron prenait un engagement fort à l'égard des migrants sur le sol français. Cette déclaration concerne les migrants et demandeurs d'asile. En effet, le président de la République avait préparé cette annonce lors d'une cérémonie de naturalisation à Orléans. À l'époque, il avait aussi parlé d'un besoin d'efficacité : l'hébergement devait être être accompagné d'un traitement administratif permettant de "déterminer si on peut aller vers une demande d'asile ou non" et d'une vraie politique de reconduite aux frontières. Quelques jours avant le début de l'année 2018, cette ambitieuse promesse est-elle tenue ?

France 3 a posé trois questions à François Guennoc, vice président de l'association l'Auberge des migrants, pour mieux comprendre la situation à Calais et Grande-Synthe.

  • Pouvez vous nous décrire la situation des migrants à Calais et Grande-Synthe ?

François Guennoc : Actuellement, il y a environ 500 personnes qui dorment dehors. Il y a des hommes et des femmes, ainsi que des mineurs. Dans le secteur de Grande-Synthe, de nombreuses personnes, entre 50 et 70, vivent dans les bois du Puythouck. On a vu des évolutions cette année, en décembre dernier ils étaient une centaine, plus 300 en mars, et 700 en septembre avant de redescendre à 500 cet hiver. Ces chiffres sont approximatifs mais nous essayons de recenser assez régulièrement. 


  • Quels sont les dispositifs mis en place pour leur venir en aide ?

FC : La préfecture du Pas-de-Calais a mis en place un dispositif hivernal. Ce dernier ouvre pendant quelques nuits lorsque les températures descendent très bas, sur décision du préfet. Il permet de loger les hommes dans un bâtiment situé à Calais, et les femmes et les mineurs dans des conteneurs. Ça a été le cas, il y a quelques jours, pendant deux nuits. À Grande-Synthe, un gymnase a également été mis à disposition par la mairie pour accueillir des migrants et il est géré par des associations. 


Le problème, c'est que ces dispositifs ne sont pas toujours adaptés. D'abord en taille : ils ne peuvent pas accueillir tout le monde. lorsque le plan hivernal de Calais a été mis en place, certaines personnes n'ont pas pu être accueillies. Parfois, aussi, les migrants restent à la rue ou dans les bois du Puythouck car ils ont peur d'être arrêtés [ndlr, il s'agit surtout des migrants dits "dublinés", c'est à dire ceux qui ont déjà laissé les empreintes digitales dans d'autres pays de l'Union européenne et ne sont donc pas éligibles à l'asile en France].




  • Que pensez vous de la déclaration d'Emmanuel Macron en juillet dernier ? 

FC : Emmanuel Macron ne pourra pas tenir sa promesse. Il y a vraiment un double langage. D'un côté un langage humain, dans lequel on promet de reloger les gens. Et ensuite, il y a une politique très répressive. Par exemple, nous avons évalué que la durée de vie d'une tente était de deux à trois jours, car elles sont confisquées ou détruites par la police. Il arrive aussi que les sacs de couchage soient lacérés ou gazés par la police. Notre association [l'Auberge des migrants] a d'ailleurs décidé de floquer des bâches et des sacs de couchage afin de pouvoir porter plainte en cas de destruction. On fait face à la fois à de la répression et à un dispositif qui n'est ni adapté, ni permanent. Les températures sont en train de remonter, donc il y a très peu de chance que le plan hivernal soit activé dans les prochains jours. 

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