Des centaines de personnes affluaient lundi matin au cimetière militaire de Richebourg, où Emmanuel Macron et le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa viennent commémorer le centenaire de la Bataille de la Lys, le "Verdun portugais".
Plus de 2000 invités - familles des soldats, officiels français et portugais - ont assisté à cette cérémonie où a été dévoilée une plaque commémorative, avant un hommage aux morts.
D'autres événements sont organisés dans la région pour le centenaire de cette bataille peu connue. Plusieurs régiments de différents corps d'armée, ainsi que des dizaines de badauds, attendaient dans le matin brumeux devant le petit cimetière où reposent 1831 soldats lusitaniens, le seul en son genre en France.
"Il fallait faire cet hommage"
Lorsque, le 9 avril 1918, quatre divisons allemandes ont attaqué le corps expéditionnaire portugais, fort de 55 000 hommes, près de 7400 Portugais ont été tués, blessés ou fait prisonniers.
"Je suis venu car mon grand-père a combattu ici deux ans. Il avait 20 ans quand il est arrivé, lui qui habitait sous le soleil du Portugal s'est battu par -20 degrés. C'était l'horreur absolue, une vraie boucherie", raconte Antonio Duarte, 38 ans, chef d'entreprise franco-portugais. "Il fallait faire cet hommage car moins de 1% des Français savent qu'il y a eu un corps expéditionnaire portugais lors de la Première guerre mondiale. Je suis très heureux que le président soit là", poursuit-il.
"C'est un lieu qui touche toute l'histoire du Portugal", explique le député portugais Carlos Gonçalves. "C'est un moment de mémoire très important pour nos deux pays, car il y a 1,3 million de Français d'origine portugaise".
"Eviter les erreurs du passé" et construire "une Europe forte"
Marcelo Rebelo de Sousa Président de la République du Portugal
A l'issue de la cérémonie dans le cimetière portugais de Richebourg, le Président de la République du Portugal a accordé une interview à Florence Mabille de Poncheville.Marcelo Rebelo de Sousa rappelle pourquoi ce 9 avril est un jour important pour le Portugal et les Portugais. A Richebourg, il soulgine qu'il ne faut "pas perdre le temps de l'Europe". Il faut "éviter les erreurs du passé" et batir "une Europe forte, juste et inclusive."
Rencontre officielle
Le président français a reçu lundi matin à l'Élysée le président portugais et son Premier ministre, Antonio Costa. Tous trois étaient attendus avant 11h au cimetière. Il s'agit de la première visite officielle en France du président portugais.
Dès 1914, des soldats portugais ont été engagés dans les colonies d'Angola et du Mozambique, convoitées par l'Allemagne. Mais ce n'est en mars 1916 que l'Allemagne et le Portugal, jusqu'ici neutre, se déclarent la guerre, notamment après l'arraisonnement de navires allemands dans des ports portugais.