Violences après la mort de Nahel : nouvelle nuit de tensions dans le Nord et le Pas-de-Calais

Une quatrième soirée de violences urbaines a éclaté dans la nuit de vendredi à samedi. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, la situation reste tendue et des épisodes de violences sont aussi observés dans des villes moyennes.

Pour cette nouvelle nuit de violences, le bilan transmis par la Préfecture du Nord fait état de 82 interpellations et 7 membres des forces de l’ordre blessés. Dans le Pas-de-Calais, 36 personnes ont été interpellées, principalement à Lens et Saint-Omer. 

Les grandes villes de la région restent les épicentres des contestations.

Ainsi, à Lille, environ 200 personnes se sont réunies vers 20h vendredi soir, aux abords de la place de la Nouvelle-Aventure dans le quartier de Wazemmes. Un cortège réuni “contre les crimes de la police” et interdit par la préfecture. Des feux de poubelles sont allumés, quelques voitures renversées et des vitrines vandalisées dans le secteur entre la porte des Postes, la rue Léon Gambetta et la place du Marché. Sur place, la police et les équipes du Raid sont intervenues pour disperser les manifestants et ont interpellé au moins une dizaine d’individus. Aux alentours de minuit, un calme relatif est revenu dans le quartier.

A Roubaix, la nuit a été plus calme que les précédentes. Plusieurs dizaines d’individus se sont réunies dans le secteur de la Madesc, et ont allumé quelques feux. Là encore, le Raid est intervenu. Mais globalement, les violences ont été moins intenses cette nuit. 

Des dégâts et des violences urbaines sont constatés dans plusieurs autres villes notamment à Maubeuge où une soixantaine d’individus s’en est prise à des commerces du centre-ville. Un garage automobile a été vandalisé et les émeutiers ont tenté de piller un supermarché Match, sans succès. Au moins quatre personnes ont été interpellées. 

Voitures incendiées, tirs de mortiers et tentatives de pillages signalées également à Valenciennes, Douai, Auby et Waziers cette nuit. À Boulogne-sur-Mer, une centaine de personnes s’est réunie aux abords du quartier du Chemin Vert et s'est attaquée aux vitrines de commerces alentour.

A Lens, peu avant minuit, des émeutes ont éclaté dans le quartier de la Grande Résidence. Le bureau de police du quartier, situé au pied d’une tour d’immeuble, a été vandalisé par des individus cagoulés. Dans le centre-ville, les émeutiers s’en sont aussi pris à la mairie de Lens, autre symbole de l’Etat.

Certaines communes mettent en place des couvre-feux

En réaction à ce quatrième épisode de violences, plusieurs villes de la région instaurent un couvre-feu pour le week-end. C’est le cas de Tourcoing, la ville du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, où aucun habitant n’est autorisé à circuler entre 21 heures et 5 heures du matin. À Roubaix, ces horaires restrictifs se limitent aux mineurs non accompagnés et concernent seulement les quartiers du centre-ville, de l’Alma, de l’Epeule et de l’Hommelet. 

Denain a été la première ville du Nord a prendre un tel arrêté, dès hier. Aucun habitant n’est autorisé à circuler dans les rues entre 20 heures et 6 heures du matin. Les rassemblements sont annulés, notamment le festival Sila, un concert de rap qui devait avoir lieu dimanche au parc Emile Zola.

À l’inverse, la ville de Lille choisit de ne pas déprogrammer les fêtes de Fives, prévues à partir de ce samedi. Surtout, aucun couvre-feu n’est instauré à Lille. Vendredi, la maire Martine Aubry, s’est dite peu favorable à son instauration lors d’une conférence de presse : “Un couvre-feu n’a de sens que si on est capable de le faire respecter. Instaurer un couvre-feu à des gamins qui disent “on va quand même y aller”, c’est encore la République qui recule. Et finalement la rancœur et la colère seront toujours là.” 

À Cambrai, un rassemblement de soutien aux forces de l’ordre est prévu, à l’initiative d’une citoyenne, à partir de 14 heures devant le commissariat de police de Cambrai. 

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