Quatre pompiers de l'Oise feront partie des troupes défilant sur les Champs-Élysées le 14 juillet. Un événement qui nécessite plusieurs semaines d'entraînement, mais s'annonce inoubliable pour le capitaine Anthony Chevrier du SDIS 60.
Le 14 juillet à partir de 9h30, sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, ce sont plus de 5 000 hommes et femmes des forces de sécurité qui défileront devant le président de la République et les délégations internationales rassemblées dans la tribune d'honneur.
Parmi les pompiers au garde-à-vous ce jour-là, le capitaine Anthony Chevrier, chef du service opérations du SDIS de l'Oise. Il est accompagné de trois autres officiers de son département et s'entraîne depuis déjà deux semaines pour que tout soit parfait.
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"C'est la cohésion de groupe qui va compter"
C'est à l'occasion d'un trajet en bus que le capitaine Anthony Chevrier trouve quelques minutes pour nous raconter cette expérience. En effet, depuis la fin du mois de juin, son emploi du temps est accaparé par les répétitions. Tout commence par des tests d'aptitudes à l'École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP), puis les candidats sélectionnés débutent une phase d'entraînement de deux semaines.
"Il y a une phase technique pour avoir la posture adaptée, nous nous entraînons pour le défilé et le "marcher au pas", détaille le capitaine Chevrier. La grosse difficulté, c'est le virage devant la tribune présidentielle où tout doit être coordonné au millimètre près. Mais pour que le défilé soit beau, c'est la cohésion de groupe qui va compter."
C'est notre façon de rendre hommage aux collègues et aussi aux collègues malheureusement disparus en service.
Capitaine Anthony Chevrier, SDIS 60
Et pour travailler cette cohésion de groupe, les différentes promotions d'officiers de sapeurs-pompiers de l'ENSOSP qui se préparent au défilé bénéficient de temps conviviaux : présents dans l'agglomération parisienne depuis le samedi 8 juillet, ils ont par exemple visité le château de Versailles tous ensemble.
Des journées à rallonge pour que tout soit parfait
"Il y a des matins où l'on commence à 3 h, pour s'entraîner sur les Champs-Élysées tant qu'il n'y a pas de circulation", sourit le capitaine. Le reste du temps, les troupes s'entraînent à Satory, près de Versailles. Les journées classiques commencent à 7 h 30 et se terminent après 20 h, le temps de "débriefer" l'entraînement.
C'est la première fois qu'Anthony Chevrier va défiler à Paris pour le 14 Juillet et à deux jours de l'échéance, "je suis plutôt concentré, confie-t-il. Aujourd'hui, dans quelques minutes, on va faire une répétition générale, avec tous les autres corps, la police, etc. Ça va être la répétition au millimètre près !"
Il trouve tout de même le temps de rester en contact avec sa famille et notamment ses deux enfants, "ils s'entraînent aussi à défiler à la maison !" Une chose est certaine, le jour J, toute la famille sera devant son poste de télévision pour tenter de l'identifier dans la marée d'uniformes qui se déversera sur l'avenue.
"C'est le symbole de la République unie"
S'il reconnaît être "heureux et fier d'être là, car c'est une chance", le capitaine Anthony Chevrier souligne la dimension symbolique de cet événement. En effet, ce défilé 2023 marquera le quatre-vingtième anniversaire de la médaille de la Résistance et de la disparition de Jean Moulin, ainsi que de la création du Conseil national de la Résistance en 1943.
"Nous allons représenter tous les sapeurs-pompiers de France, insiste-t-il, d'autant que nous sommes dans une période où ils ont été fortement sollicités avec les violences urbaines... C'est l'été, les incendies de forêt et de culture ont commencé, c'est notre façon de rendre hommage aux collègues et aussi aux collègues malheureusement disparus en service."
"C'est le symbole de la République unie, avec toutes ses forces vives, d'autant que cette année le thème du défilé est lié à la Résistance française, donc c'est un moment très important, nous avons tous dans nos familles des histoires liées à cela."
"C'est un métier qui a du sens"
Ce moment de représentation est enfin l'occasion de donner une belle image de l'engagement comme sapeur-pompier. Le capitaine Anthony Chevrier a été pompier volontaire pendant 14 ans avant de devenir officier professionnel il y a un an.
"Ça a donné du sens à ma vie, c'est un métier qui a du sens et où l'on vit énormément de belles choses, observe-t-il. Nous avons toujours besoin sapeurs-pompiers, quelle que soit la typologie de l'engagement, volontaire ou professionnel, infirmiers, médecins... Nous sommes de plus en plus sollicités donc il nous faut de nouveaux pompiers qui s'engagent, c'est une belle expérience solidaire et avant tout humaine".
Et pour celles et ceux à qui le défilé donnerait envie de rejoindre les rangs des soldats du feu, toutes les informations sur la marche à suivre pour devenir sapeur-pompier sont détaillées sur le site pompier.fr.
