À Beauvais, deux nuits d'affrontements et des violences inhabituelles selon la maire : "on voulait abattre du policier"

Lundi 1er mars, de nouvelles violences ont éclaté entre des jeunes et les forces de l'ordre à Beauvais dans l'Oise. La veille déjà trois policiers ont été blessés par des tirs de mortiers. Pour la maire de la ville, Caroline Cayeux, ces comportements doivent cesser au plus vite.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lundi 1er mars, de nouvelles violences ont eu lieu dans le quartier Argentine de Beauvais. Alors que les pompiers sont en intervention, le véhicule du chef de groupe qui accompagnait l’engin incendie est visé par des jets de projectiles. "L’officier à bord n’a heureusement pas été blessé, mais le véhicule est lui endommagé", indique le SDIS de l'Oise. 

Un incident qui s'ajoute aux violences qui ont eu lieu la veille dans le quartier Saint-Jean. Une trentaine de jeunes ont agressé les forces de l'ordre à coup de tir de mortiers d'artifice, de pavés et de boules de pétanque. Trois policiers qui étaient en intervention ont été légèrement blessés. L'un d'entre eux a reçu un projectile à l'épaule et s'est vu délivrer une ITT de 3 jours. Les deux autres ont souffert de sifflements en lien avec les tirs assourdissants de mortiers. 

"Il faut stopper tout de suite cette escalade, réagit la maire de Beauvais, Caroline Cayeux. Les forces de l'ordre ont eu le sentiment que l'on en voulait vraiment à leur personne. On voulait abattre du policier. C'est totalement inhabituel dans nos quartiers. La jeunesse beauvaisienne, ce n'est pas elle qui mène ce genre d'actions."

Un individu de 16 ans a été placé en garde à vue puis relâché dans l'après-midi de lundi, les preuves n'étant pas suffisantes pour que l'infraction soit constituée. D'autres interpellations ont eu lieu et des plaintes ont été déposées de la part des policiers et des pompiers. 

Une réponse aux opérations anti-drogues

Pour la maire de Beauvais, ces affrontements sont une réponse aux récentes opérations anti-drogues menées dans plusieurs quartiers de la ville. "Depuis un certain temps, il y a un travail commun qui est mené contre les réseaux de drogue. Cela déstabilise sans doute les délinquants et les trafiquants, mais nous n'allons pas renoncer, nous allons aller jusqu'au bout."

Un sentiment que partage le nouveau directeur de la sécurité publique. "C'est souvent une réponse au travail que font les forces de l'ordre sur ces quartiers où il y a une forte demande de la population de sécurité. Donc du coup ils réagissent voire surréagissent à cette présence policière en devenant très agressifs", explique Eric Heip. 

Selon Yves Marigno, délégué départemental de l'unité SGP Police-FOsyndicaliste, le département de l'Oise pâtit également d'un manque d'effectif : "sur Beauvais, pour travailler dans des conditions plus optimales et correctes il nous faudrait à minima 16 effectifs et une dizaine d'effectifs sur le Compiégnois."

Interdiction des mortiers d'artifice par arrêté préfectoral

Suite à ces violences, la porte-parole du ministère de l'Intérieur a également réagi dans une vidéo postée sur Twitter. Concernant les mortiers d'artifice, elle souligne que la proposition de loi relative à la sécurité globale prévoit des sanctions alourdies pour leur vente, leur détention et leur manipulation. Le Sénat entamera d'ailleurs le 16 mars prochain l'examen de ce texte controversé adopté par l'Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée.

La préfète de l'Oise a quant à elle pris la décision d'interdire pour deux mois la vente, le transport et l'utilisation de mortiers d'artifice à Beauvais. Elle a également demandé aux forces de l'ordre "de poursuivre leurs opérations de contrôle et de sécurisation partout où ces dernières sont nécessaires, aussi bien pour garantir le respect des règles sanitaires que pour traquer les délinquants de tous ordres."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information