Au lycée Corot de Beauvais, six élèves ont été agressés à l'extérieur de l'établissement et vivent dans l'angoisse. Les agresseurs eux-mêmes sont toujours scolarisés dans l'établissement... Les parents attendent des réponses de la préfecture et du rectorat.
Le 8 janvier dernier, Lisa et son petit ami, Dylan s'apprêtent à rentrer chez eux après le lycée. Ils sont à la gare routière de Beauvais. Il est 17h30, lorsqu'une bande d'une quinzaine de jeunes les interpelle et les passe à tabac. "Ils avaient des poings américains, des chaînes, des ceintures...", se souvient Lisa. "Depuis j'ai mal au dos, à la tête, ça bourdonne... Je fais des cauchemars, je me réveille en sursaut...", témoigne Dylan.
Depuis, Lisa et ses parents hébergent Dylan qui a reçu des menaces de mort pendant la rixe. Plusieurs agressions ont eu lieu dans le centre-ville depuis un mois. Ils n'osent plus sortir de chez eux et ne vont plus en cours. Après les blessures physiques, les séquelles sont aussi psychologiques.
"Nous sommes terrifiés de laisser nos enfants aller sur Beauvais", raconte la maman de Lisa. Car les agresseurs, de jeunes pakistanais, sont des élèves du lycée Corot, le même que celui des victimes... Ils ont été interpellés et un des agresseurs majeur a été condamné à 6 mois de prison avec sursis en comparution immédiate. Les autres, des mineurs isolés, seront jugés devant un tribunal pour enfants. Mais tous sont encore scolarisés au lycée.
Un phénomène de bande, ça se casse
Les parents d'élèves réclament une protection pour leurs enfants. Une réunion s'est tenue à la préfecture pour trouver des solutions. "Nous allons travailler sur deux aspects : d'une part renforcer la sécurisation à travers la présence de forces de sécurité comme la police nationale et municipale à la gare routière et dans l'ensemble de la ville. Un phénomène de bande ça se casse. C'est ce que nous sommes en train de faire en identifiant les meneurs, les suiveurs et les responsabilités de chacun."
Six élèves ont décidés de ne plus se rendre au lycée, par peur d'une nouvelle agression. Les familles des victimes devraient être reçues à la préfecture dans le courant de la semaine prochaine.