Pour désengorger la circulation dans le centre-ville, la mairie de Chaumont-en-Vexin dans l'Oise projette de construire un parking en lieu et place d’un espace vert. Les associations de protection de la nature sont inquiètes.
Sur la Plaine du Moulin Baudet, les travaux commenceront le 19 octobre prochain de Chaumont-en-Vexin. 49 places de stationnement et une voie d’accès pour les cars scolaires doivent permettre de désengorger le centre-ville et en particulier la rue qui mène à l’école de la place de la Foulerie. Pour accéder aux cars scolaires, les enfants doivent longer une route sans trottoir.
"Il y a beaucoup de voitures à la sortie de l’école. Des bouchons dans toute la ville et les bus scolaires stationnent pendant plus de vingt minutes en plein carrefour. Ce n’est pas sécurisé pour les enfants. Avec ces travaux, les enfants auront un accès direct du bus à l’école", explique Emmanuelle Lamarque, maire de Chaumont-en-Vexin.
Les opposants dénoncent une aberration écologique
Ce projet, initié par l'ancien maire, Pierre Rambour, a reçu le feu vert de la direction régionale de l'environnement, mais pour le collectif d'habitants soutenu par des conseillers d'opposition, ces travaux constituent une aberration écologique dans une zone humide de 8000 m2. "Les zones humides jouent plusieurs rôles : elles ont une fonction d’éponge pour alimenter la nappe phréatique, elles réduisent les risques d’inondation et protègent la biodiversité. C’est un espace qui est très riche. On a recensé déjà 44 espèces protégées. Une espèce particulièrement vulnérable : l'Agrion de Mercure, une espèce de libellule protégée par une norme européenne", décrit Denis Lavoisier, habitant de Chaumont-en-Vexin.Assécher les zones humides va à l’encontre du climat.
"On essaie de lutter contre le réchauffement climatique et on est en train de faire tout le contraire de ce qui est recommandé. Assécher les zones humides va à l’encontre du climat", ajoute Philippe Virolle, conseiller municipal d’opposition. Les opposants au projet remettent en cause la légalité de ces travaux. "Il y a eu omission dans la déclaration de la mairie. Certains bras de rivière de cet espace ont été déclarés comme fosses communales et aucune étude d’impact n’a été faite", dénonce Philippe Virolle.
De son côté la mairie assure que tout a été fait dans les règles et que des mesures compensatoires seront mises en place, comme la création d’un jardin botanique, une mare, un verger pour préserver la faune et la flore. Le chantier, qui avoisine les 650.000 euros, débutera dans quelques jours.