Dans son arrêté, la préfecture fait état de "manquements graves aux règles sanitaires" constatés lors d'une inspection de la police le samedi 28 novembre. Elle mentionne "l'absence de port du masque par l’agent d’accueil", la "présence de quatre individus s’adonnant à la pratique de la boxe en duo, en violation de l’interdiction des sports de combat" et la présence de plusieurs personnes non munies d'attestation dérogatoire d'accès à l'établissement, réservé pendant ce confinement aux sportifs professionnels et aux personnes sous prescription médicale.
François Matarese raconte. "Un agent est passé ce samedi à 19h45, soit quelques minutes avant la fermeture. À l'accueil, un salarié terminait sa journée, il était seul à son poste et portait alors son masque sous le nez. À l'étage sur la mezzanine, quatre personnes boxaient sur la mezzanine," décrit-il, amer.
L'espace boxe devait être fermé et ça, ok, on l'ignorait. Mais fermer pour quinze jours pour cinq personnes présentes dans un bâtiment de 1 500 m², c'est injuste. En pleine journée, on accueille jusqu'à une trentaine de personnes en respectant les consignes !
Le lundi, un autre agent lui rend visite pour lui demander de fermer aussitôt la salle de sport pour une période de sept jours. Il indique au directeur qu'il peut fournir une réponse dans les deux heures : s'il explique comment il compte remédier aux manquements observés, la fermeture administrative pourrait être levée. François Matarese explique que l'espace boxe va être fermé et qu'il a rappelé à l'ordre son salarié au masque récalcitrant.
"Une décision arbitraire"
Qu'importe, il apprend ce 3 décembre que la fermeture est bien actée et qu'elle durera deux fois plus longtemps que prévu. "On se bat pour que les clients portent le masque et se lavent les mains au gel. On ne sait plus quoi faire, on ne voit pas ce qu'on peut attendre en plus de nous ! C'est une décision pas humaine, arbitraire," déplore François Matarese, qui a choisi de rouvrir sa salle début novembre.En respectant les consignes sanitaires, il réalise depuis sa réouverture "60% de son chiffre d'affaires habituel". "Ce n'est bien sûr pas une activité normale, mais ça nous permet d'assurer nos charges et le loyer," regrette le gérant, dont la salle a été contrôlée quotidiennement par les forces de l'ordre. "C'était du harcèlement," assène-t-il.La décision est un coup d'épée dans le dos : les abonnés payent une vingtaine d'euros par mois, on se démène comme on peut pour rester ouverts et qu'ils soient satisfaits, et on reçoit ce genre d'injonction... À présent, beaucoup de clients demandent un remboursement de leurs abonnements.
Depuis le 30 octobre, "près de 10 000 contrôles ont été réalisés [dans l'Oise] par les forces de l’ordre et sept fermetures administratives ont été mises en oeuvre," rappelle la préfecture.