Covid-19 : dans l’Oise, la galère des gîtes et des chambres d’hôtes

Entre le confinement et les mesures sanitaires, les propriétaires de chambres d’hôtes et de gîtes connaissent une année très poussive. Dans l’Oise, malgré une baisse globale de l’activité, les locations de meublés ont tout de même continué à séduire les curieux.
 

Une petite tape sur les taies d’oreiller, on étire le tissu ici et là. Un dernier coup d’œil dans la salle de bain pour s’assurer que tout est parfaitement propre et agencé. Le rituel n’a pas changé pour Stéphanie. Gérante de chambre d’hôtes depuis quatre ans, elle s’active dans ses chambres délaissées par les clients depuis le début de la crise de Covid-19.  "Au niveau du moral, c’est toujours un peu compliqué, débute-t-elle. "On fait des chambres d’hôtes pour voir du monde. Là, on se retrouve un peu tout seul, à l’écart de tout".
  

On se dit qu’on va passer un hiver difficile d’autant qu’on fait surtout notre chiffre d’affaires à partir d’avril-mai avec les mariages, les fêtes et les vacanciers. Le chiffre n’était déjà pas bon cet été et il ne le sera pas plus en hiver. Il va falloir proposer de nouvelles choses essayer d’attirer la clientèle, mais pour l’instant elle ne semble pas avoir très envie de se déplacer.

Stéphanie Ombredane, gérante de chambres d’hôte les Clefs de l’Argilière

La crise sanitaire a fait chuter de 30% le chiffre d'affaires de cette chambre d’hôte nichée à Fournival dans l’Oise. Comme en avril, les lieux risquent de rester désespérément vides. "Il n’y a pas une seule réservation pour le mois d’octobre," déplore-t-elle. "Heureusement, sur trois mois j’ai eu une aide de 1500 euros de l’Etat et une aide du conseil régional de l’Oise de 800 euros. C’était important. Ça nous a aidé à réagir très vite, puisqu’on n’avait pas encore de réserve. Bien évidemment ça ne suffira pas pour pallier les investissements qui étaient prévus : les nouvelles ouvertures de chambres, les aménagements. Tout est en standby."

"C’est très contrasté en fonction de la typologie de l’hébergement"

Les chambres d'hôte peinent à retrouver leur activité habituelle, tout comme les gîtes. Dans l'Oise, les demandes de réservations de meublés touristiques se sont écroulées : -28% en un an. "C’est très contrasté en fonction de la typologie de l’hébergement," tient à relativiser Stéphane Rouziou, directeur de l’agence Oise Tourisme. "Les meublés tourisme où l'on est indépendant, où l'on vient en famille, entre amis ont mieux résisté à la crise que les chambres d’hôtes."
 

En 2019, on avait fait une excellente année avec presque 35% de croissance, donc on relativise la baisse même si elle est bien là. Il manque la clientèle étrangère et c’est elle qui apprécie particulièrement les meublés "tourisme". Ce sont des hébergements aussi fréquentés par la clientèle d’affaires et de chantier. Vu qu’il y a eu une période de sous-activité économique, ça a aussi pénalisé ces meublés.

Stéphane Rouziou, directeur de l’agence Oise Tourisme

Les locations meublées tirent leur épingle du jeu

A moins de 100 km de l'Ile de France, l'Oise mise sur une clientèle citadine en quête de nature. Un choix payant pour certains gîtes qui parviennent à esquiver les retombées négatives de l’épidémie. Parmi eux, l’Antre de Saint situé à Saint-Paul. Le gîte, ouvert en avril dernier, affiche un taux d'occupation de 85%. Un chiffre qui reste exceptionnel en cette période compliquée.
  

Avec le déconfinement beaucoup de familles et de Parisiens viennent se ressourcer à la campagne, donc l’agenda continue à se remplir. J’enregistre déjà quelques réservations pour les vacances de la Toussaint, de Noël et pour 2021.

Célina Picquout, propriétaire du gîte l’Antre de Saint.


Pour accueillir les vacanciers, les professionnels devront s'adapter aux possibles restrictions sanitaires et compter sur les réservations d'extrême dernière minute.
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