L'élu d'opposition Thierry Aury a été condamné par le tribunal administratif à verser 1500 euros de dommages et intérêts à la Ville de Beauvais. Pour la deuxième fois, son référé contre la fermeture de l'avenue Blaise Pascal est rejeté.
Nouveau coup de massue pour l'élu d'opposition Thierry Aury (PCF), dans le feuilleton judiciaire qui l'oppose à la Ville de Beauvais. Pour la deuxième fois, son référé contre la fermeture de l'avenue Blaise Pascal a été rejeté par le tribunal administratif, début mai. "Il ne retient pas l’urgence à statuer sur ce dossier. Je suis condamné à payer 1500 euros de frais de justice que la Ville réclamait", regrette l'élu, qui a lancé une cagnotte en ligne pour l'aider à prendre en charge ses frais.
Mi-mars, Thierry Aury avait saisi le tribunal administratif pour contester la fermeture de l'avenue Blaise Pascal, pour travaux - après un précédent recours, également rejeté en début d'année.
L'axe de circulation, situé dans la zone commerciale de Beauvais, a été confié au groupe AGCO, machiniste de tracteurs, pour lui permettre de réunir ses activités. Ni plus ni moins qu'une "privatisation", dénonce Thierry Aury. Elle doit être compensée, à terme, par la construction d'un viaduc au-dessus de l'entreprise ; car l'axe est emprunté par 21 000 véhicules par jour en moyenne.
Depuis la fermeture de l'avenue, le 3 janvier, ces sont "des embouteillages très importants, des kilomètres en plus et beaucoup de temps perdu" pour les usagers, déplore Thierry Aury, qui conteste de longue date le projet.
Surtout, depuis le 3 janvier, "il n'y a pas de travaux !", alerte-t-il. "Pour l’instant, aucun projet n'a été voté par la ville ou par l’agglomération", concernant le viaduc.
Selon la mairie de Beauvais, "un jury doit se réunir d'ici quelques jours pour faire le choix des maîtres d'œuvre", note Franck Pia, premier adjoint ; signe que le projet avance, selon lui. "D'ores et déjà, nous avons pu obtenir toutes les garanties financières, de l'agglomération, l'Etat, la région et l'Europe pour mener à bien ce projet de viaduc".
Côté entreprise, la fermeture de l'axe permet à AGCO de "préparer le terrain", poursuit l'élu. "Certes, il n'y a pas encore de gros travaux d'entreprise, mais des choses se font. Il faut du temps".
"L'emploi doit primer"
Le viaduc doit voir le jour d'ici deux ans. En attendant, les usagers devront prendre leur mal en patience. "Nous sommes bien conscients que ces travaux ne facilitent pas la circulation dans la zone industrielle", reconnaît Franck Pia, premier adjoint à la mairie de Beauvais. Mais "l'emploi doit primer".
La réunion des trois sites du groupe AGCO doit permettre de créer 200 emplois. "C'est énorme pour le développement économique de notre territoire", insiste l'élu. "Depuis le rachat de l'ancien site Nestlé par le groupe (en 2019), cette avenue bloquait l'évolution et le développement normal du site".
"Aujourd'hui, la justice a tranché. Deux fois. Il faut en prendre acte", défend encore Franck Pia.
Baisse de clientèle dans les commerces
La municipalité invite les usager à emprunter une déviation par l'autoroute A16 à l'Est, prise en charge par l'Agglomération du Beauvaisis. Une plateforme a été mise en place.
Mais les commerçants déplorent d'ores et déjà une baisse de clientèle, du fait de la fermeture de l'avenue. "La halle au frais devrait bientôt fermer ses portes", annonce Thierry Aury, ajoutant que "le supermarché Auchan subit lui aussi un préjudice en terme de chiffre d’affaires".
"Nous allons renforcer la communication en leur faveur. Une subvention a également été débloquée auprès de l'association des commerçants", répond Franck Pia.