À peine sorti de la crise sanitaire liée au Covid-19, l'aéroport de Beauvais-Tillé dans l'Oise voit son trafic à nouveau perturbé par la guerre en Ukraine. Si les liaisons avec l'Ukraine ont été suspendues, celles avec d'autres pays de l'Est pourraient également l'être.
Depuis plusieurs jours, les avions de la compagnie aérienne ukrainienne Sky Up n'atterrissent plus et ne décollent plus sur le tarmac de Beauvais-Tillé. Et ceux de la compagnie hongroise Wizz Air ne relient plus l'aéroport de l'Oise à celui de Kiev.
Avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'aéroport de Beauvais Tillé proposait 5 vols hebdomadaires vers la capitale ukrainienne. La guerre a sans conteste un impact sur l'activité de la structure isarienne. "Sans compter toutes les liaisons qu'on a avec tous les pays limitrophes de la zone, explique Édo Friart, directeur commercial. La Moldavie, par exemple, a fermé son espace aérien depuis trois jours et on avait 6 vols hebdomadaires. Et bien sûr, beaucoup de liaisons avec la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie. On dessert beaucoup de zones à l'Est. C'est une des spécificités de l'aéroport de Beauvais".
Un impact dont les conséquences ne sont pas encore chiffrées. Sur 2022, le nombre de voyageurs vers l'Ukraine était prévu à un peu plus de 100 000 passagers. Concernant les pays limitrophes, "même si ce n'est rien comparé à la situation des habitants sur place, on est inquiets, c'est sûr. On a une inquiétude sur les pays baltes également. On navigue à vue. Ça va dépendre de la suite des opérations. Si ça ne progresse pas dans le bon sens, si la Moldavie ne rouvre pas son espace aérien rapidement, ça va être compliqué", avoue Édo Friart.
Déjà largement touché par la crise sanitaire
Un coup dur de plus pour l'aéroport qui, comme d'autres aéroports, a beaucoup souffert de la crise sanitaire. "On était en pleine reprise. On espérait revenir au trafic de 2019 dès 2022 et là, ça va encore rebattre les cartes après le Covid, selon le directeur commercial de l'aéroport. Après avoir eu une période catastrophique avec la crise sanitaire, on entre dans une période compliquée pour le transport aérien. L'activité du transport aérien est très sensible à la situation politique. On était en première ligne sur le Covid. On l'est encore une fois sur le contexte géopolitique".
S'il est trop tôt pour dire si la situation à l'Est va avoir des conséquences sur l'emploi, Édo Friart est cependant confiant : "On a réussi à tenir notre niveau d'emploi pendant la crise sanitaire. Donc je ne doute pas qu'on y arrivera encore cette fois-ci. Notre cœur d'activité a toujours été le sud de l'Europe et le bassin méditerranéen. Sur ces lignes-là, je ne pense pas qu'il y ait de problème. Donc notre inquiétude est mesurée".
Bonnes nouvelles sur les lignes vers le bassin méditerranéen
D'autant que sur les autres pays d'Europe et d'Afrique du Nord, les chiffres continuent d'augmenter. "Sur ces pays-là, on est déjà à 100% du trafic de 2019, détaille le directeur commercial de l'aéroport. Même sur la Grande-Bretagne, sur des lignes qu'on n'avait pas vues depuis trois ans, on repart. La Scandinavie aussi. On va dépasser les chiffres de 2019."
Reste le projet d'ouvrir des lignes à destination et en provenance de la Russie : "c'était un projet qu'on avait à plus ou moins moyen terme. Évidemment, la situation actuelle stoppe ce projet".