Les salariés sont en grève à l'usine Spontex de Beauvais. Ils réclament une augmentation de salaire équivalente à l'inflation. L'usine qui fabrique habituellement un million d'éponges par jour n'a quasiment rien produit ce mardi 10 janvier.
Ce matin du mardi 10 janvier, la production d'éponges Spontex était totalement à l'arrêt à l'usine de Beauvais. Suite à un appel à la grève lancé par la CGT, le syndicat déclare que le mouvement a été suivi par tous les salariés pendant au moins quatre heures, au début de leur prise de service. Les réacteurs se sont remis en marche à 17h.
264 personnes travaillent actuellement sur le site qui tourne en 5x8 afin de produire un million d'unités par jour. "Les équipes se sont succédées devant l'usine depuis ce matin, les ateliers sont totalement à l'arrêt et fonctionneront par intermittence à partir de 17h", explique Emmanuel Villain, délégué Syndical CGT et UGICT-CGT Spontex.
Ce mouvement de grève a été lancé car les négociations de revalorisation salariale ont échoué. Lancées en novembre dernier, les salariés souhaitaient une augmentation équivalente à l'inflation en France en 2022, entre 6,2 et 5,9%.
"C'est dommage d'avoir une grève"
Le directeur du site de Beauvais, Régis Borrega regrette ce mouvement, il estime que la relation sociale à l'usine entre la direction et les salariés est plutôt saine et bonne : "C'est dommage d'avoir une grève, ce n'est jamais le moment d'en avoir une. Cela démontre qu'on n'a pas réussi à trouver d'accord dans le cadre d'une négociation classique, ce que je regrette en tant que directeur."
Quant aux revendications, il affirme avoir fait une proposition lundi 9 janvier, et qu'il n'est pas en mesure de faire mieux : "6% d'augmentation, c'est impossible. La situation de l'entreprise, qui a subi 28% de hausse des coûts de production, fait que notre dernière proposition de 4% d'augmentation ainsi que 1 000 euros de prime est une bonne proposition compte tenu de l'inflation."
"Si on compare cette prime au salaire net des salariés, cela représente 3,9% du salaire net moyen de 2022. Je fais un calcul où j'additionne les deux, ce pourcentage de prime et l'augmentation de 4%, ce qui donne une revalorisation salariale de 7,9%, supérieur à l'inflation", explique Régis Borrega.
Pour les représentants des salariés, ce calcul n'est pas bon, car cette prime de 1 000 euros défiscalisés est proposée par le gouvernement. Ils réclament toujours 6% de revalorisation salariale en plus de la prime.
Les deux parties sont actuellement dans une impasse, le directeur du site ne s'est pas encore entretenu avec les salariés et attend des consignes de sa direction générale. La grève est reconduite jusqu'à 5h du matin jeudi 12 janvier, et jusque-là, la production d'éponge sera fractionnée.