L'intégration du tennis fauteuil au club de Beauvais : "ici, on joue avec des valides, il n'y a aucun problème"

Au Beauvais Tennis Oise, le club possède une section tennis fauteuil composée de 4 licenciés dont un participe à des compétitions. Ici le handisport n'est pas laissé de côté. Début novembre, un tournoi est organisé avec certains meilleurs joueurs de la discipline.

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Deux fois par semaine, minimum, Denis Ménage retrouve son fauteuil fabriqué pour lui, sur mesure. "Les roues inclinées, cela permet de pivoter beaucoup plus vite et d'avoir une meilleure stabilité aussi. Si les roues étaient droites, si je vais chercher un peu loin, je tomberais, explique-t-il. Après, je suis attaché un petit peu partout pour faire corps avec le fauteuil. J'ai un petit peu d'abdos, donc cela me permet de bouger facilement."

C'est en 1997, après un accident de plongée sous-marine que Denis a dû apprendre à vivre en fauteuil roulant. Mais hors de question pour lui, d'arrêter le sport. Depuis 10 ans, il sillonne les courts. "Ce qui est difficile en fauteuil, c'est le placement surtout. Il faut être bien placé par rapport à la balle, avoir une bonne technique. Le problème, c'est qu'il ne faut jamais s'arrêter parce que relancer le fauteuil, c'est très compliqué, donc il faut toujours être en mouvement et c'est une partie qu'il faut vraiment intégrer."

"Tous les clubs ne font pas l'intégration du tennis fauteuil"

Au club de Beauvais, Denis est le seul joueur de tennis fauteuil à participer à des compétitions. "Il frappe bien la balle, il essaye de la placer, il a un bon revers, donc oui, c'est un bon joueur", confirme, Frédéric Béguet, joueur de tennis fauteuil et membre du club.

"Quand on joue valide, on a le droit qu'à un rebond, eux ont droit à deux rebonds, ce qui est normal. Donc il faut s'habituer à ça, mais on s'y fait vite. C'est sûr qu'il faut qu'il déplace son charriot, ce n'est pas évident du tout. La volonté qu'il a de jouer, de progresser, il fait des tournois. Moi, il m'impressionne", commente Jean-Pierre Rault, joueur de tennis. 

Denis est 68e au classement français, sur près de 250 compétiteurs. La section tennis fauteuil de Beauvais compte quatre licenciés. Un chiffre qui reste dans la moyenne, sachant que ce sport n'est pas si facile d'accès. "Tous les clubs ne font pas l'intégration du tennis fauteuil, soit par le manque d'accessibilité des locaux, soit parce que ce n'est pas encore rentré dans les mœurs. Ici, on joue avec des valides donc il n'y a aucun problème. On a une très bonne intégration, atteste Denis. Après, il y a aussi le coût du matériel. Un fauteuil, cela vaut pas loin de 10 000 euros, donc si on n'a pas des aides, si on n'a pas des subventions, c'est compliqué de s'en acheter un, donc tout ça c'est quelques freins à la pratique."

Un tournoi avec de belles têtes d'affiches

Chaque année, une cinquantaine de tournois sont organisés à travers le pays, dont une dizaine dans les Hauts-de-France. Le week-end des 2 et 3 novembre se tient la 8e édition de celui de Beauvais.  32 participants, venus de toute la France avec, parmi eux, de belles têtes d'affiche. "Cette année, on a trois têtes de série, donc un qui est un ancien joueur mondial, classé international, Nicolas Peifer, qui est un ancien numéro 2 français. Il est venu l'année dernière et le tournoi lui a plu et on l'a sollicité et il m'a dit qu'il revenait avec plaisir."

Denis, lui, ne sait pas encore s’il participera cette année. Il est pour le moment sur la liste d’attente, prêt à remplacer le moindre désistement.

Édité par Eline Erzilbengoa / FTV

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