L'un des tout meilleurs joueurs de tennis de tous les temps, si ce n'est le meilleur, Rafael Nadal, a annoncé qu'il allait prendre sa retraite sportive à l'issue de la finale de la Coupe Davis qu'il jouera avec l'Espagne à Malaga, du 19 au 24 novembre 2024. Retour sur un de ses passages dans la région, au Touquet, en 2002, où il avait gagné la Davis Cup juniors avec son équipe.
Bienvenue dans l'antichambre du tennis professionnel mondial. Depuis 1972, le Touquet tennis club organise une Davis Cup juniors, qui rassemble les meilleurs joueurs de tennis des huit meilleures nations pour une compétition internationale par équipes.
Yannick Noah est passé par là, Stefan Edberg, Marat Safin ou plus récemment Carlos Alcaraz, (2e mondial) et Holger Rune (14e), mais aussi le Français Gaël Monfils (46e), Novak Djokovic (4e) et Rafael Nadal, en 2001 et 2002, année où l'Espagnol a gagné cette Davis Cup junior à l'âge de 15 ans.
"Il était plus frêle, moins imposant physiquement qu'on ne l'a connu dans la suite de sa carrière", se souvient Patrick Doussot, vice-président de cette compétition, qui l'a vu jouer, il y a 23 ans, au Touquet. Et pour cause, celui qui sera surnommé par la suite le Taureau de Manacor (commune de Majorque, aux Baléares), avait deux ans d'avance par rapport aux autres compétiteurs, de 17 ans.
Talent précoce, il gagnait ses matchs malgré son jeune âge, mais "en trois sets", se souvient Patrick Doussot. "Ce qui m'avait marqué à l'époque, c'est qu'il était sympathique, doué dans le contact, causeur. Il était volontiers expansif et parlait avec nous au dîner le soir".
"Je me souviens qu'il avait remporté un double en finale contre la France qui était très sympathique à voir. Il communiquait aussi beaucoup sur le terrain avec son partenaire".
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Depuis, Patrick Doussot, a toujours suivi Rafael Nadal, dans les médias, pour les tournois à l'autre bout du monde, mais aussi à Roland Garros, où les deux hommes se saluaient régulièrement et échangeait des amabilités. "On faisait référence au Touquet avec grand plaisir".
"Lorsqu'il a annoncé sa retraite, j'ai ressenti à la fois une tristesse, mais aussi un soulagement. Il a eu beaucoup de pépins physiques et la dernière année a dû lui faire beaucoup de mal mentalement. Mais quel champion ! Le voir sur un terrain, c'était un spectacle formidable. Une volonté, une action, un courage !", s'enthousiasme Patrick Doussot.
"J'ai aussi repensé à des attitudes, des regards. Par exemple, sur le terrain au Touquet, quand j'étais sur une chaise à l'arrière, quand il entrait sur le court, il avait un regard complice très sympa".
Avec 18 courts extérieurs en terre battue, trois courts extérieurs en terre battue tout temps et cinq courts couverts pour plus de confort l’hiver, le TTC est l'un des plus anciens clubs de France. Il est en outre le premier club de France par le nombre de courts extérieurs en terre battue. Le central de 900 places est le théâtre notamment de cette Davis Cup juniors, organisée chaque année début août. Compétition qui a accueilli la quasi-totalité des champions européens du circuit professionnel.
Nommée Coupe Jean Becker (du nom d'un constructeur de terrain de tennis), puis Coupe Jean Borotra, l'un des Mousquetaires du tennis français au début du XXe siècle, la compétition s'appelle désormais Davis Cup juniors. Très prisée, cette compétition est convoitée par des villes comme Barcelone, mais le Touquet, rassemblant tous les critères des fédérations françaises, européenne et internationale de tennis, continue d'accueillir la compétition depuis sa création en 1972.