La prison de Beauvais a été bloquée, une partie de la journée, ce lundi 7 août. Les surveillants pénitentiaires protestent contre l'insécurité et réclament du personnel supplémentaire après l'agression d'une collègue quelques jours plus tôt.
Depuis le début du mois de juillet 2023, le centre pénitentiaire de Beauvais dénombre cinq agressions sur des gardiens de prison. La dernière remonte au 4 août, sur une jeune agente qui est à ce jour toujours en arrêt maladie.
C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Cet évènement a déclenché un mouvement de grève à l'appel du syndicat Force Ouvrière Justice de Beauvais ce lundi 7 août. Les agents dénoncent un manque d’effectif au sein de la prison, comptant 607 détenus pour 523 places.
Des agents épuisés
"On est en souffrance. Les agents actuellement font énormément d'heures pour compenser l'absentéisme, et d'autres sont à bout." Fabien, surveillant pénitentiaire et délégué syndical FO Justice, est épuisé par ses conditions de travail.
À ses yeux, le manque d'effectif se transforme en un cercle vicieux. Épuisés, les agents de la prison finissent parfois en arrêt maladie. "À cause de ces absences répétées, automatiquement, on se retrouve de moins en moins d'agents", explique-t-il.
Conscient que ce problème concerne la France entière, il souligne que des moyens supplémentaires restent nécessaires pour "une question de sécurité".
De nouvelles mobilisations prévues
Les surveillants pénitentiaires n'ont pas le droit de grève. Ils se mobilisent sur leur temps de repos ou de vacances. "Le mouvement reste exclusivement sur la journée pour faire un cri d'alarme à notre administration", détaille Fabien.
À la mi-journée, le mouvement a été levé, mais de nouvelles mobilisations ne sont pas à exclure dans les prochains jours.
Des agressions similaires ont été enregistrées dans d'autres centres pénitentiaires du département. Dans la prison de Liancourt, un gardien a manqué de se faire crever les yeux et un autre a reçu trois coups avec une arme artisanale au niveau de la cuisse en juillet 2023.
Avec Marie Sicaud / FTV