Un "café policier" à Beauvais pour recréer un lien de proximité entre habitants et forces de l'ordre

Deux fois par semaine, les agents municipaux sillonnent les rues de Beauvais pour répondre aux questions des riverains. Cette fois-ci, ils étaient sur la place du marché et au quartier Argentine, au nord de la ville. En guise d'amorce de discussion, un café était proposé. Mais cela n'a pas fait l'unanimité.

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"Ils sont là pour nous recevoir tout de suite, on a plus de contacts que dans un commissariat", lance Anne-Marie une riveraine qui avoue ne pas pousser la porte d’un commissariat en temps normal.

Car sur le marché du centre-ville de Beauvais, lundi 15 mai, les agents de la police municipale ont investi la place, non pas pour une opération urgente mais... Pour offrir du café. Le but de cette opération "café policier" : créer de la proximité entre forces de l'ordre et habitants.

De nombreux riverains s'arrêtent, profitent d'un café chaud et discutent avec les agents dans une ambiance apaisée.

Créer un lien de proximité

Franck Pia, maire de Beauvais, estime qu'il est "important de créer ce lien de proximité entre nos concitoyens et la police municipale". Ceci permet aux habitants d'expliquer "les difficultés qu'ils ont pu rencontrer en termes de sécurité" en échangeant avec les agents.

Ces derniers leur rappellent également quelles sont les procédures, "comment ça doit se passer légalement quand on porte plainte", poursuit-il. Cette opération permet aussi aux gens de saisir davantage "les difficultés de l'exercice du métier de policier, qui est un exercice difficile".

Le fait d'être dans un marché et d'offrir le café fait tomber "les craintes de pouvoir s'adresser à la police". Un "lien de convivialité" se crée et incite "nos concitoyens à pouvoir s'exprimer et les agents aussi, assez détendus, de pouvoir expliquer ce qui va, ce qui ne va pas, etc", ajoute le maire.

"Revenir à l'humain"

Pour Sandra Plomion, adjointe à la mairie de Beauvais en charge de la sécurité, ce café atypique est une façon de "revenir à l'humain". Elle met un point d'honneur à ce qu'on n'oublie pas que "la proximité, c'est la mission première" des policiers municipaux.

Le contact est "nécessaire" avec les personnes car "si les policiers ont besoin des riverains pour connaître la température du terrain, c'est exactement la même chose pour les riverains qui ont besoin des policiers pour faire part des difficultés qu'ils rencontrent", analyse-t-elle.

Au cours des nombreuses discussions, plusieurs problématiques sont remontées : problèmes de voisinage, de stationnement, d'incivilité, de petite délinquance. Mais "ça reste toujours compliqué pour les personnes d'ouvrir la porte d'un poste de police", là où le contact lors de cette initiative était facilité.

"On va voir s'il y a des faits derrières"

Dans le quartier Argentine, au nord de la ville, certains se sont déplacés pour avoir des réponses à des questions plus graves. Les amis d'une victime sont venus pour demander des explications sur la mort d'un proche survenu sept mois plus tôt suite à un "refus d'obtempérer".

Ce à quoi a répondu François Sterckeman, chef de service à la police municipale de Beauvais, que "cette affaire est entre les mains de la justice" et qu'il n'a pas tous les éléments sous les yeux pour lui donner plus d'informations.

"On recueille les différentes doléances, si on peut les traiter, on en prend note et on voit pour faire un traitement en direct, et si c'est hors de notre compétence, on redirige les personnes ou on se fait le relai des personnes sur les différentes administrations", compète-t-il.

Globalement, la perception de la présence policière dans ce quartier populaire y était partagée. "On est entouré de personnes qui nous protègent, qui sont là et qui sont présentes", lance une riveraine, toute sourire. Une autre, de son côté, en arrivant sur place, a cru d'abord à de "la répression". Elle se pose notamment la question de savoir si ce lien "va durer dans le temps ou si c'est une opération pour adoucir un peu".

Elle reste malgré tout nuancée : "qu'ils viennent expliquer [leur présence] ? Oui, c'est positif, on va dire. Mais on va voir s'il y a des faits derrières", conclut-elle.

Cet été, ces mêmes opérations de proximité auront lieu sur les bords du plan d'eau du Canada, toujours à Beauvais.

Avec Gabin Cransac / FTV

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