La région Hauts-de-France compte 50 circonscriptions, dont 7 dans l'Oise. Le Rassemblement national décroche trois sièges, et Éric Woerth est désormais le seul député de la majorité présidentielle du département. Retrouvez tous les résultats définitifs du second tour des élections législatives dans l'Oise.
La participation est légèrement en baisse : 45,01% sur l'ensemble du département de l'Oise, contre 46,91% au premier tour. En 2017, elle était de 47,94%.
Ces élections législatives sont donc marquées par une abstention très élevée donc, qui semble avoir profité au Rassemblement national : le parti d'extrême droite a récolé 41,43% des suffrages exprimés du département.
Retrouvez ici les résultats dans votre circonscription :
Le Rassemblement national bat la Nupes dans le sud populaire du département
La circonscription historiquement à gauche et acquise par LREM en 2017 bascule à l’extrême-droite : le candidat RN Alexandre Sabatou l’emporte de justesse, avec 52,42 % des suffrages, face à la candidate Nupes Valérie Labatut qui obtient 47,58% des suffrages.
Dans ce territoire où près de la moitié des ménages sont considérés comme pauvres ou modestes par l'INSEE, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon étaient déjà au coude-à-coude lors du premier tour de la présidentielle. À noter que le taux de participation est extrêmement faible dans cette circonscription : 41%.
Philippe Ballard (RN) dans l'ancienne circonscription d'Agnès Thill
L’ancien journaliste, et conseiller régional d’Île-de-France Philippe Ballard l’emporte avec 55,83% des voix contre 44,17% pour la candidate du camp présidentiel Chanez Herbanne dans la 2ème circonscription. Un résultat qui s’inscrit dans la logique de ceux de l’élection présidentielle : Emmanuel Macron était arrivé derrière Marine Le Pen lors des deux tours dans cette circonscription. Sur France Inter, Philippe Ballard a réagi à la percée du Rassemblement national en parlant de "tsunami politique".
Si Chanez Herbanne a doublé son nombre de voix par rapport au premier tour, ça n'a pas suffi pour rattraper son retard, malgré l'appel de la candidate de la Nupes à faire barrage au Rassemblement national. À noter tout de même qu'un certain nombre d'électeurs déçus du premier tour a préféré ne pas choisir : on compte 2 320 votes blancs contre 705 au premier tour.
Sur notre antenne, elle admis sa "grande déception" à l'annonce des résultats et a déclaré : "Nous en prenons note et nous espérons que l'élu, le député en place, saura aussi être au plus proche des habitants et relayer leurs demandes, et pas simplement être assis dans l'hémicycle à Paris."
La Nupes et Les Républicains au coude à coude dans la 7ème
Quelque peu déstabilisé par le candidat de l’union de la gauche, Maxime Minot réussit tout de même à conserver son siège de député. Il obtient 56,74% des suffrages, contre 43,26% pour Loïc Pen.
Un score tout de même important pour le candidat PCF, médecin urgentiste apparu sur le devant de la scène médiatique pendant la crise sanitaire. Sur notre antenne, il a estimé que l'abstention élevée (55,2% dans cette circonscription) était à l'origine de sa défaite. "Beaucoup de gens sont restés à la maison, et à Nogent, où nous faisons un score remarquable, malheureusement la participation est à 35%, a-t-il souligné. (...) Alors que dans le Nord-Clermontois qui a voté Maxime Minot, on se déplace à 65%."
Il analyse néanmoins les résultats nationaux comme un "désaveu cinglant adressé à la République en Marche et le président Macon qui se retrouve sans majorité", et estime que les députés Les Républicains, dont fait partie son adversaire, "serviront essentiellement de force d'appoint pour faire passer les mesures les plus dures."
Maxime Minot de son côté a assuré qu'il serait "dans une opposition ferme mais constructive" face à la majorité présidentielle.
"Les combats que j'ai menés pendant cinq ans ont montré que je savais faire la part des choses tout en restant fidèle à mes convictions. Aujourd'hui, je n'aurais aucun problème à voter un texte si j'estime que pour l'intérêt général de mon territoire il va dans le bon sens, et je n'hésiterai pas non plus à monter au créneau quand il le faut", a-t-il assuré.
Éric Woerth devient le seul député En Marche du département
Peu de surprise dans la 4ème circonscription : Éric Woerth, sans cesse réélu depuis 2002, conserve son siège. La véritable différence réside dans le groupe parlementaire : il ne fera pas parti du groupe des Républicains, parti qu’il a abandonné au début de l’année 2022, au profit du camp présidentiel. Il l'emporte avec 54,35% des suffrages contre 45,65% pour la candidate du Rassemblement national Audrey Havez.
Une avance pas si large puisque cela représente environ 3 400 voix d'écart. Le député sortant a semble-t-il bénéficié de l'appel du candidat Nupes, éliminé au premier tour, à faire barrage au RN.
Sur notre antenne, Éric Woerth, qui devient le seul élu du camp présidentiel dans le département, a remercié ses électeurs mais a déploré une "élection compliquée, assez violente".
De son côté, Audrey Havez s'est dite "satisfaite du résultat" : "c'est déjà un score particulièrement honoable pour le Rassemblement national dans cette circonscription puisque le RN n'avait jamais franchi ce second tour".
La coalition présidentielle en déroute, Les Républicains se maintiennent
Dans la 6ème circonscription de l'Oise en revanche, la députée sortante Carole Bureau-Bonnard (LREM) perd son siège au profit du candidat Rassemblement national Michel Guiniot.
Le bilan est plus heureux pour les Républicains, qui en plus de la 7ème de l'Oise avec Maxime Minot, conservent deux autres circonscriptions : la 5ème avec Pierre Vatin et la 1ère avec Victor Habert-Dassault.