Plus d’un an après son dernier combat, Daniel Blenda Dos Santos, le boxeur de Pont-Sainte-Maxence, s’est imposé, ce samedi 15 juin, à domicile, pour décrocher le titre le plus important de sa carrière. La ceinture de champion d’Europe des mi-lourds. Pour y arriver, il a battu son compatriote Thomas Faure.
"C'est le plus gros combat de sa carrière", déclare Giovanni Boggia, le manager du Boxing Club Olympique Pont-Sainte-Maxence (BCPO), en bandant les mains de Daniel Blenda Dos Santos, quelques minutes avant d'entrer sur le ring, ce samedi 15 juin 2024. "C’est le titre le plus important. Il a été prendre l’Union européenne, en Allemagne (en Avril 2023). Et maintenant, il est challenger officiel et il va chercher" le titre supérieur, la ceinture de champion d'Europe.
Mais attention, Giovanni, qui parle avec maîtrise et conviction, précise : "c'est la chose la plus importante des choses non-essentielles. La famille, la santé, les enfants, les parents, la vie, ça, c'est essentiel. Après, dans tout le reste qui n’est pas important, dont on peut se passer, ça, c'est le plus important."
Aucune place laissée à l'émotion
Daniel Blenda Dos Santos s'apprête à remonter entre les cordes, plus d'un an après son dernier combat. À 33 ans, il souhaite prouver qu'il est toujours au niveau. Dans sa tâche, il peut compter sur son entraîneur qui le suit depuis 15 ans. Loin d'être pris par l'émotion, l'heure est à la concentration dans le vestiaire.
Giovanni explique son rôle : "Je vais essayer de lui donner des indications qui peuvent l’aider dans le combat. Du soutien, des encouragements. Je préférerais qu’il fasse les bons choix. Et que je n’ai juste qu’à le conforter dans ces choix, en lui disant, c'est bien."
Devant son public, dans sa ville natale, à Pont-Sainte-Maxence, habillé en général, muni d’un sabre dans le dos, Daniel est prêt. Il avance vers le ring avec la même confiance et la même détermination que retranscrivait plus tôt son entraîneur.
Dan a une technique supplémentaire. Il a plus de puissance. Donc il était un peu plus rapide et un peu meilleur.
Giovanni BoggiaLe manager du Boxing Club Olympique Pont-Sainte-Maxence (BCPO)
Le combat du jour l'oppose à son compatriote Thomas Faure. Après un premier round d'observation, le boxeur picard prend les commandes de la rencontre. "Il n’était pas dans le même niveau de technique", explique Giovanni. "Dan a une technique supplémentaire. Il a plus de puissance. Donc il était un peu plus rapide et un peu meilleur [...] Il y avait un peu de tout au-dessus. Et après ça bascule."
Les directs et les crochets du Pontois s’enchaînent à un rythme soutenu. Son adversaire vacille sous ses coups variés, mais ne tombe pas. "J'ai contrôlé mon combat. Je commence à avoir de l'expérience en professionnel. Je sais faire les rounds, je sais gérer la distance, la pression", analyse l'Isarien après son match.
Prendre du "plaisir" et "s'amuser" malgré l'enjeu
Après un marathon de douze reprises de trois minutes, le boxeur de 33 ans soulève le poing et reçoit la ceinture EBU de champion d’Europe. Le plus beau titre de sa carrière. "C’est une fierté parce que, encore une fois, ça prouve que le travail est bon. La ceinture en elle-même, elle ne signifie pas grand-chose. Mais le plaisir, c'est d'être couronnée champion d'Europe. Ça Reste, c'est écrit. [...] On est revenu par un long chemin. On a galéré un petit peu. On est passé par plein d'épreuves. On n’a pas perdu espoir. Finalement, ça se fait avec la manière chez nous. Il n’y a rien de mieux."
Le "plaisir" et "s'amuser" sont les mots que Daniel Dos Santos répète le plus pour décrire ce qu'il ressent lors du combat. "Même si on se met des coups etc, il faut s’amuser parce qu'on prend du temps à se préparer pour des combats comme ça."
Ce titre européen lui offre de nouvelles perspectives et de nouveaux espoirs. "Ce combat ouvre les portes au niveau mondial parce que ce sont les championnats d’Europe. On est des Français. Et sur la scène internationale, ce titre-là vaut énormément [...] À chaque fois, on tourne la page, mais derrière, il y en a une autre page."
En devenant le troisième français champion d'Europe, le Picard répond de la plus belle des manières à ceux qui ont pu douter de lui.
Avec Jules Beaucamp / FTV