Après avoir testé plusieurs sports de combat, Nawfel Saluzzo a jeté son dévolu sur le kickboxing et dans le full-contact. Une passion transmise par son père. Multiple champion d'Europe et champion du monde junior, l'Isarien s'emploie entièrement à ces deux pratiques, avec des rêves de combattre parmi les plus grands de la discipline.
"Ça me calme d’aller au sport", confie Nawfel Saluzzo d'un ton posé au téléphone. Peu bavard, le jeune homme, ayant grandi à Montataire, près de Creil, enchaîne les titres nationaux au sein de la fédération de kickboxing et disciplines associées (FKBDA), et des ceintures internationales, sur les rings. Un terrain de jeu dans lequel il exprime son "plaisir" de combattre et "le plaisir de se dépasser".
Nawfel s'entraîne entre les cordes depuis l'âge de 8 ans. Un monde qu'il a découvert auprès de son père, Christophe, lui aussi bercé dans ce sport. "J’ai commencé par le full-contact à l’âge de 12 ans", raconte ce dernier. Passionné, il a récupéré le club de la ville et a créé l'association Ronin Fight Team, il y a plus de quinze ans, avec un de ses amis et partenaire.
Les sports de combat, comme objectif d'équilibre
Christophe explique qu'il a fait découvrir ce monde à son fils afin "de (lui) trouver un certain équilibre", pour qu'il puisse "se défouler". "Nawfel était un gamin hyperactif". Ce dernier se souvient : "il m'a emmené à l'entraînement, j'ai kiffé et donc je suis resté". Avant de se tourner définitivement vers le kickboxing et le full-contact, Nawfel s'est essayé à la lutte et au grappling, d'autres sports de combat.
Issus d'un mélange de plusieurs influences, le kickboxing et le full-contact font partie de la famille de boxes pieds-poings. Dans le premier, "on a le droit de taper dans les cuisses avec les tibias". La deuxième discipline comprend un pantalon et des protections aux pieds. Dans cette spécialité, "on doit taper qu’au-dessus de la ceinture". Seul le balayage est autorisé en dessous.
Des combats déjà chez les adultes
À 17 ans, Nawfel est dans sa dernière année junior, sur le plan national et évolue en équipe de France de la FKBDA. À l'étranger, "il dispose d'une dérogation pour combattre dans la catégorie des adultes". C'est dans celle-ci qu'il a obtenu son titre de champion d'Europe de Kickboxing, à Trieste en Italie. Le mot "plaisir" est celui qui ressort le plus pour évoquer les sensations qu'il ressent sur un ring.
À l’approche des compétitions, "je suis pressé de combattre. Je suis content quand je rentre sur le ring." Il apprécie être dans la difficulté, c’est ce qui le pousse à persévérer et "à sortir de mes limites". "C’est un défi pour lui-même", appuie son père.
Être parmi les plus grands, "dans cinq, six ans"
En février dernier, Paris accueillait les championnats du monde de kickboxing. Mais Nawfel et Christophe sont eux pressés de se rendre au Glory 91 en avril prochain. Un autre événement dans la capitale qui regroupe les stars de la discipline. Parmi elle, la légende du muay-thaï, Youssef Boughanem. L'un de ceux que Nawfel cite en exemple. Il a eu la chance de le rencontrer lors d'un stage d'entraînement en Thaïlande. "Ça m'inspire." Il espère être à sa place, dans sa catégorie, "dans cinq, six ans".
En dehors des rings, le jeune kickboxeur, champion du monde junior en K1 à Milan en novembre 2023, est engagé dans un bac pro commerce. Il travaille également sur les marchés tous les weekends et pendant les vacances scolaires. Pour lui, "la motivation, la détermination et la rigueur" sont les qualités qu'il façonne dans sa pratique du sport et qu’il pense transposer dans son futur métier.
Les pieds sur terre, mais le rêve en tête, celui de "devenir champion du monde" parmi les plus grands. Un espoir qu'il construit depuis tout petit, même en dehors de la salle de combat. Christophe confie que Nawfel "même à la sortie de l'entraînement, il continuait à s'entraîner dans sa chambre". À 17 ans, il est dans la bonne direction de son objectif principal.