Cinq bars-tabac victimes de cambriolages dans l'Oise : "il faut que les buralistes soient accompagnés dans la sécurité de leur commerce"

Trois cambriolages et deux vols à mains armées ont eu lieu dans l'Oise en 24 heures. Deux des commerçants victimes racontent ce qu'ils ont vécu. Le président de la confédération des buralistes de l'Oise tire la sonnette d'alarme.

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Mardi 26 mars, à Villeneuve-sur-Verberie dans l'Oise, Stéphane Brault ouvre son bar-tabac à 6h comme tous les jours depuis 13 ans. À peine cinq minutes après, alors qu'un client est encore au comptoir, trois hommes entrent. Ils veulent l'argent et les cigarettes. Armés d'un pistolet, ils sont rejoints, quelques minutes plus tard, par deux autres hommes dont un, brandit un couteau. "Quand on voit une arme létale, on ne fait rien. J'ai déjà été braqué avec une arme blanche et j'ai agi, mais quand on voit une arme à feu, on ne fait rien", raconte le gérant alors qu'il semble se remémorer la scène. 

La peur qu'il a eue à ce moment-là, Stéphane Brault la met à distance. Plus souriant au moment où il raconte ses déboires, il abonde : "On ne va pas risquer de se faire plomber pour 10 000 ou 15 000 euros." Il continue à maintenir son sourire tant bien que mal pour "ne pas leur donner raison", et qualifie ses agresseurs : "ce sont des petits branleurs."

Des cambriolages de plus en plus nombreux

Trois cambriolages et deux vols à main armée ont eu lieu dans l'Oise entre le mardi 26 mars et le mercredi 27. "Personne n'est à l'abri de ces petits malfrats, cette vermine", s'inquiète le buraliste. C'est la deuxième fois qu'il vit un vol à main armée. La dernière fois, les braqueurs ont été interpellés et condamnés à des peines de prison. "Je ne veux pas penser à si ça se reproduira demain ou après-demain. Il ne faut pas y penser sinon je vais travailler avec la peur au ventre et ce n'est pas bien parce que ça se ressent vis-à-vis de son personnel et de ses clients", affirme le commerçant la mine triste avant d'annoncer : "mes clients sont très importants pour moi et on est là pour avoir le sourire et pas montrer qu'on a peur."

De retour au travail le jour même, les clients sont un soutien de taille pour Stéphane Brault. "Il y a des clients qui sont venus manger à midi pour renflouer mes caisses et il y a beaucoup de sous qui sont partis quand même." Justement, cet argent envolé, il faudra bien que quelqu'un lui rembourse. Les procédures d'assurances, ce n'est pas clair pour Stéphane Brault qui s'interroge encore : "Je ne sais pas comment ça va se passer. Ça, je vais le découvrir." Confiant, il croise les doigts et ajoute : "Mais, on est bien couvert. On paie assez cher les assurances, mais on sait qu'on sera remboursés."

"Au moins, je n'aurais pas le traumatisme du fusil et de tout ça..."

Stéphane Grebert a eu plus de chance. Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'il était absent, son bar-tabac a été cambriolé. Le butin a été dérobé en deux minutes seulement. Entre 2h21 et 2h23, les malfaiteurs se sont jeté sur le stock de cigarettes en réserve, mais aussi sur la caisse. "Il y a plus de montant en dégâts qu'en vol. Ils ont volé 1 000 euros alors que les dégâts représentent 4 000 à 4 500 euros". Le buraliste et sa femme ont fait des réparations de fortunes en attendant l'éventuel remboursement des assurances. 

"C'était juste un cambriolage, c'est ça qui est bien. Au moins, je n'aurais pas le traumatisme du fusil et de tout ça...", relativise Stéphane Grebert. Le rideau de fer est de nouveau en place pour protéger la  petite boutique à l'allure de maison de campagne, mais le couple de commerçants compte tout de même installer des barreaux supplémentaires devant les coulissants. Très préoccupé, le mari se rassure : "je pense que ce sera suffisant". Il admet tout de même : "ça laisse toujours un traumatisme quand des gens sont venus chez vous et ont tout retourné. Il y a une intrusion dans la vie intime".

Des mesures à prendre par les pouvoirs publics ? 

À 12 € le paquet et 120 € la cartouche, les buralistes deviennent des cibles intéressantes pour les cambrioleurs. "Ces cigarettes volées sont déjà sur les réseaux sociaux et sur Snapchat", se désole Serdar Kaya, président de la confédération des buralistes de l'Oise. "C'est des commerces faciles à cibles parce qu'on fait encore partie des commerçants qui ont du flux alors qu'on enregistre un prix du tabac à 12,50 le paquet. Ce sont des sommes assez conséquentes."

Le représentant y voit une responsabilité des pouvoirs publics : "Ce qui est important, c'est que les prix soient harmonisés à l'échelle européenne et que l'État prenne conscience du fait qu'en augmentant le prix du tabac, il faut qu'ils accompagnent les buralistes dans la sécurité de leurs commerces."  

Une enquête menée par la gendarmerie est en cours. 

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