Jihane Malfi, commerçante expérimentée installée à Lille (Nord), a posté sur les réseaux sociaux des images issues des caméras de vidéosurveillance où l'on voit deux femmes qui auraient tenté de voler dans sa caisse. Une pratique illégale qu'elle assume.
Leurs visages sont reconnaissables, les photos et vidéos postées sur différents réseaux sociaux. Jihane Malfi, gérante de la boutique Maji Couture à Lille, assume.
Commerçante depuis plus de 20 ans, elle raconte avoir été victime de deux femmes qui auraient tenté de lui dérober de l’argent liquide dans la caisse de son magasin de robes de mariées, situé rue Gambetta.
Deux femmes feignent d'acheter une robe pour voler dans la caisse
"Ça s’est passé jeudi 21 mars, il y a une semaine, en fin de journée", raconte la quarantenaire. Alors qu’elle s’occupe de remettre un colis à un client, deux femmes entrent dans la boutique. "L’une avait des lunettes de soleil, la seconde semblait agitée. Elles ont rapidement regardé les robes, en ont pris une et m’ont dit qu’elles l’achetaient, sans même l’essayer", poursuit la commerçante.
Jihane Malfi trouve leur comportement "bizarre", se dit "méfiante" tout en se dirigeant vers la caisse. "Tout le monde paie en carte bleue, personne ne paie en liquide. Mais là, elle me sort un billet de 200 euros pour payer une robe à 79 euros". Elle vérifie que le billet n’est pas un faux, puis ouvre sa caisse pour lui rendre la monnaie. "Je sors 2 billets de 50€ qu’elle prend. Elle en plie un, celui du dessous, et le cache sous son portefeuille puis me rend le premier billet en me demandant de lui donner un billet de 100 euros à la place".
Un échange s’en suit, la commerçante ne comprend pas trop et lui explique qu’elle n’a pas de billet de 100 euros. "Elle tournait en rond, regardait les caméras, me disait qu’elle n’avait pas le temps", se souvient-elle. La commerçante récupère le billet de 50 euros, rend à la cliente celui de 200. Les deux femmes finissent par quitter la boutique.
Une pratique interdite par la loi
Abasourdie par la scène qu’elle vient de vivre, Jihane Malfi décide de regarder les bandes de ses caméras de vidéosurveillance. Il y en a quatre au rez-de-chaussée de sa boutique. "En visionnant avec, je me suis rendu compte de l’arnaque et je me suis dit que ça n’était pas passé loin", raconte la gérante de la boutique de robes de mariée.
On doit se débrouiller et la police nous répond qu’elle ne se déplace pas pour ça.
Jihane Malfi, gérante de la boutique Maji Couture à Lille
Elle décide d’appeler la police le lendemain, sans succès. "Nous, on est simples commerçants. On doit se débrouiller et la police nous répond qu’elle ne se déplace pas pour ça", déplore Jihane Malfi. Elle décide donc de poster quelques extraits de la scène captée par les caméras sur les réseaux sociaux. "Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Le matin quand j’arrive, j’ai le stress que ma vitrine soit cassée. Et quand il se passe ça, on nous répond « démerdez-vous »".
Afficher sur les réseaux sociaux le visage des voleurs est passible d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende, car cette pratique est interdite par la loi. "Et voler, ce n’est pas interdit ?", rétorque la commerçante.