Le 7 octobre 2023, le Hamas lançait une série d'attaques en Israël, faisant près de 1 200 morts et 250 otages. Ce matin très tôt, un an jour pour jour, heure pour heure, un hommage à ces victimes avait lieu à Chantilly réunissant principalement des personnes de la communauté juive.
5h29 à Chantilly en France. 6h29 en Israël. L'heure précise à laquelle les attaques ont débuté le 7 octobre il y a un an.
La cinquantaine de personnes réunies devant la mairie de Chantilly autour d'une étoile de David en bougie pense aux victimes, majoritairement civiles, et aux dizaines d'otages encore retenues. Se rassembler pour se souvenir et pour soutenir, c'est le but de cet hommage. "On a tous des proches qui connaissent des gens qui ont perdu quelqu'un ce jour-là, ou qui a été pris en otage, explique doucement une jeune fille. Ça nous tient à cœur d'être là."
Dans l'assistance, il y a aussi des non-juifs dont Monika Kern, à l'origine de cette commémoration. "C'est évident qu'on ne peut pas se taire. Même si je ne suis pas juive. Ça n'a rien à voir. Ce qui s'est passé est tellement horrible et ça menace tellement notre société, que se taire, ce serait presque un crime", s'émeut-elle.
"Ne jamais oublier"
Au nombre énoncé de victimes dans chaque lieu attaqué, l'assistance répond qu'il ne faut pas oublier. L'émotion est forte face au souvenir de la journée la plus meurtrière de l'histoire d'Israël. La colère et l'inquiétude aussi. Car depuis un an, ces personnes de confession juive se sentent menacées. "On a peur de montrer notre religion par crainte de propos antisémites, avoue une adolescente. C'est une peur qu'on ne devrait pas avoir parce que chacun devrait pouvoir être fier de sa religion, de sa culture, de ses origines. Donc, il faut que ça cesse."
"Aujourd’hui, ce qu'on entend, ce qu'on ressent c'est la haine du juif. Et en 2024, comment peut-on vivre dans une civilisation comme celle-ci ?", s'interroge un participant.
Cette année, les actes antisémites ont bondi de 192 % selon le ministère de l'Intérieur. Dans l'Oise, le Conseil représentatif des institutions juives de France, le Crif, a créé une antenne pour fédérer la communauté du département. "Il est nécessaire pour nous de faire preuve d'unité et de montrer que nous ne sommes pas décidés à laisser passer une quelconque velléité d'antisémitisme en France", explique Bernard Zanzouri, le président de la délégation du Crif de l'Oise.
Jusqu'aux premières lueurs du jour, les noms des 1 205 victimes du 7 octobre ont été égrainés.
Édité par Jennifer Alberts / FTV