Témoignages. "C'est bouleversant" : depuis la Somme, des membres de la communauté libanaise s'inquiètent pour leurs proches restés au pays

Publié le Écrit par Emilie Boulenger
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Alors qu'Israël a mené ce vendredi 27 septembre 2024 de nouvelles frappes aériennes au Liban contre le Hezbollah, la communauté libanaise a les yeux rivés sur les informations et s'inquiète fortement. Témoignages dans la Somme.

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Installé à Amiens en tant qu'ophtalmologiste, Fayez Bitar n'a pas oublié pour autant son pays d'origine. Il a installé plusieurs dispensaires au Liban, y retourne régulièrement et surtout reste en contact permanent avec ses patients et ses proches sur place. Les entendre sans pouvoir intervenir est douloureux : "Il y a un appel qui m'a vraiment bouleversé, explique-t-il. (...) J'ai appelé un ami gynécologue... Rien que sa voix, vraiment ça perturbe énormément, c'est bouleversant... Il m'a dit n'avoir jamais vécu une telle peur que celle de la nuit passée..."

On replonge tout le monde dans les bruits assourdissants des bombes.

Gaby Matar,

propriétaire d'un restaurant à Amiens

Ces préoccupations, Michel Kfoury les connaît bien. Lui est médecin urgentiste et raconte la même angoisse. Son frère qui habite Beyrouth, non loin de la banlieue sud, est allé se réfugier à la montagne chez sa mère pour se mettre à l'abri. "Ils ont une inquiétude et là, je parle d'inquiétude physique", raconte-t-il.

Malgré les conflits passés et les récentes tensions, Gaby Matar, propriétaire d'un restaurant à Amiens, espérait que les plus jeunes ne connaissent pas d'épisodes aussi violents : "Les missiles s'approchent, c'est vrai que ça impressionne et vous avez toute une génération dans le Liban qui ne connaît plus la guerre". Ce Libanais d'origine a lui vécu la guerre dans sa jeunesse et espérait un avenir meilleur pour son pays. "Nous les vieux, on se disait 'heureusement que nos enfants ne connaissent plus la guerre ni les détonations' et puis là en fait, on replonge tout le monde dans les bruits assourdissants des bombes."

"Nous, le peuple, on n'a plus la main"

Michel Kfoury, lui, regrette surtout que les civils souffrent de ce conflit : "tout Libanais est assimilé au Hezbollah. Pareil pour les Palestiniens qui sont assimilés au Hamas. J'ai beaucoup d'amis d'origine israélienne avec qui je discute. On se dit que nous, le peuple, on n'a plus la main."

Inquiets de l'impuissance de l'ONU, tous ont peur pour l'avenir du Liban. "Quand la guerre était là, mes frères, ma sœur, ont quitté le Liban (...) et à la fin de la guerre, ils ont voulu y retourner parce que, quand même, il ne faut pas déshabiller le Liban de sa richesse, explique Michel Kfoury. Mais aujourd'hui, les petits-enfants, ce qu'ils demandent, c'est partir du Liban. Ils n'ont plus d'avenir.

Des générations entières sont abîmées.

Michel Kfoury,

médecin urgentiste originaire du Liban

Malgré des tensions répétées dans l'Histoire du pays et de la région, ces membres de la communauté libanaise rêvent encore à un cessez-le-feu et à une paix durable. "Toute ma génération, on a vécu sur l'espoir, il ne faut jamais perdre l'espoir, donc j'espère qu'un jour, on arrivera à établir la paix parce que la guerre, c'est le langage des faibles", conclut Fayez Bitar.

Avec Claire-Marine Selles / FTV

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