La base de Creil est-elle à l'origine de la propagation du coronavirus en Picardie ? Pourquoi certains commerces de l'Oise restent ouverts malgré l'arrêté préfectoral ? Quand faut-il porter un masque ? Voici quelques réponses aux questions que vous nous avez régulièrement posées.
Avec 130 personnes infectées par le coronavirus depuis le 25 février, la France est le pays européen le plus touché après l'Italie. Dans l'Hexagone, deux foyers ou clusters ont été identifiés : la commune de La Balme-de-Sillingy (Haute-Savoie) qui dénombre 10 cas d'infection, et le département de l'Oise, qui est le plus important avec 47 cas.
Depuis l'annonce de la présence du virus sur le territoire français et la formation d'un foyer dans l'Oise, les interrogations se multiplient. Voici les réponses aux questions que vous nous avez régulièrement posées sur les réseaux sociaux.
Quelles sont les consignes dans les neuf communes du cluster ?
Par un arrêté du 29 février, le préfet de l'Oise interdit les rassemblements dans toute l'Oise. Cela concerne tous les rassemblements, qu'ils soient de nature politique, culturelle, sortive ou festive, sans distinction de nombre de participants. Les marchés, s'ils sont couverts, sont interdits.Dans les neuf communes considérées comme faisant partie du "cluster de l'Oise" (Creil, Crépy-en-Valois, Lagny-le-Sec, Lamorlaye, Vaumoise, Villers-Saint-Paul et La Croix-Saint-Ouen), les établissements scolaires sont fermés et tous les marchés sont strictement interdits. Les mariages et enterrements peuvent continuer à être célébrés, mais les rassemblements en marge de ces derniers sont prohibés.
Les trajets vers ou en dehors de ces communes doivent être limités au strict minimum. Les employés doivent, dans la mesure du possible, privilégier le télétravail.
Pourquoi les lieux privés ouverts au public restent ouverts ?
Certains internautes nous ont demandé pourquoi le marché de Crépy-en-Valois avait été évacué ce dimanche, alors que de nombreux commerces comme les supermarchés, où circulent aussi beaucoup de visiteurs, restaient ouverts dans les neufs communes du cluster. La préfecture indique, dans un communiqué, que "les supermarchés et grandes surfaces, qui ne sont pas visés par l’interdiction, compte tenu du faible contact entre les clients". Les établissements favorisant la promiscuité (cinémas, discothèques, théâtres, salles de concerts) sont visés par l'interdiction.
Contactés par téléphone, les responsables de centre commerciaux ont fait part de leur incompréhension. "J'ai vu le marché qui remballait, raconte le responsable de l'Intermarché de Crépy. "Nous, on n'a reçu aucune consigne pour fermer, c'est assez paradoxal parce que nous sommes davantage un commerce en milieu fermé que le marché."
Même son de cloche au Auchan Creil-Nogent : "C'est assez difficile à comprendre. On respecte bien sûr les consignes mais, à ce stade, nous n'avons aucun ordre de la préfecture. La fermeture n'est pas du tout à l'ordre du jour, mais la situation peut évoluer," signale la communication du magasin, qui organise une cellule de crise chaque soir.
La base aérienne de Creil à l'origine du foyer dans l'Oise ?
La base aérienne 110 de Creil a participé au rapatriement des 180 premiers Français de Wuhan (Chine) le 31 janvier. Vendredi 28 février, trois aviateurs, ont été testés positifs au Coronavirus. Ils ont été transférés à l'hôpital militaire Bégin à Paris.
Ce lundi 2 mars, un salarié de la base habitant Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, a été testé positif au coronavirus et est hospitalisé à Lille.
Selon le colonel Bruno Cunot, commandant de la base, l'opération de rapatriement n'a aucun lien avec la situation actuelle à la BA 110. "Ces personnes rapatriées le 31 janvier testées deux fois lors de leur quarantaine et tous les tests se sont révélés négatifs, assure-t-il. Par ailleurs les personnels qui ont participé à cette mission [ils étaient 16, NDLR] n’ont à ce jour développé aucun symptôme."
Quel protocole pour le retour de zones à risques ?
La Chine (hors province du Hubei), Singapour, la Corée du Sud, l'Iran et les régions du nord de l'Italie, à savoir l'Émilie-Romagne, la Lombardie ou la Vénétie en Italie, sont considérées comme zones à risques, soit ayant atteint le stade 3. On parle à ce moment d'"épidémie".
La France est passé ce samedi 29 février au stade 2 de la situation épidémique, c'est-à-dire l'action des pouvoirs publics consistent à freiner la propagation du virus, aujourd'hui reconnu comme circulant en France
Le ministère de la Santé revoit donc son dispositif : puisque le virus est en France, il est désormais inutile de confiner les personnes revenant des zones à risque mentionnées ci-dessus, excepté celles de retour de la province chinoise du Hubei. Seules les voyageurs revenant de cette province (dont fait partie Wuhan, ville d'où est originaire le virus) font l'objet de mesures de confinement.
Quand faut-il porter un masque ?
Le port du masque n'est pas recommandé si vous ne ressentez pas de symptômes de la maladie. Le masque n'est pas utile pour ces personnes si elles ne sont pas en contact prolongé et rapproché avec un malade.Il est donc réservé aux malades asymptômatiques et aux professionnels de santé travaillant auprès de personnes malades (soignants, transport sanitaire, secours à personne).
C'est quoi le coronavirus et quels sont ses symptômes ?
Le terme coronavirus désigne en réalité plusieurs virus différents. La maladie, qui est apparue sur le marché de Wuhan en Chine fin 2019 et dont trois personnes sont décédées en France fin février, se nomme le Covid-19 ou "pneumonie de Wuhan", et entraîne différents maux chez l'humain, allant "du rhume banal à une infection pulmonaire sévère, responsable d'une détresse respiratoire," explique le ministère de la Santé.Les personnes âgées ou fragiles, souffrant de maladies chroniques comme le diabète ou l'hypertension artérielle, sont plus vulnérables à la maladie.