Le manque de médecins est une problématique récurrente à laquelle les petites communes doivent faire face. À Laigneville dans l'Oise, le maire a décidé de prendre les choses en main et de mettre en place un cabinet de télémédecine. Un mois après son ouverture, il tire un bilan très positif.
"La télémédecine a largement montré son efficacité et les retours que nous en avons sont très positifs."Sur sa page Facebook, le maire de Laigneville Christophe Dietrich ne tarit pas d'éloges sur le nouveau dispositif mis en place dans sa commune.
Après 18 mois de travail et 150 000 euros déboursés, il est enfin parvenu à trouver une solution pour lutter contre le manque de médecins. En janvier, déjà, il poussait un cri d'alarme en prenant un arrêté municipal symbolique interdisant aux habitants de mourir à domicile.
Plus aucun médecin n'exerçait alors dans la commune depuis la retraite des deux derniers le 22 décembre 2017.
100 consultations en un mois
La commune de 5 000 habitants peut aujourd'hui compter sur un nouveau cabinet de télémédecine ouvert le 22 juin dernier.
"En un mois, plus de 100 consultations ont déjà eu lieu et ce chiffre est bien supérieur à nos prévisions", indique Christophe Dietrich.
Le cabinet n'est ouvert que deux jours par semaine, mais répond déjà favorablement à la demande selon le maire. "Nombreux sont les patients surpris par la qualité de la prise en charge et par la qualité de la relation avec le médecin et l'infirmière présente à leurs côtés", affirme-t-il.
La médecine via les nouvelles technologies
La télémédecine est une pratique médicale à distance réalisée via un ordinateur. Le patient n'a de relation avec son médecin que par l'intermédiaire d'une webcam, ce qui peut parfois constituer un frein.
"Ceux qui, sans rien connaître à la télémédecine, ont parlé de robot, de machine ou de déshumanisation, je les invite à venir consulter pour qu'ils puissent se rendre compte par eux même à quel point le dispositif est humain", rétorque le maire de Laingneville, qui atteste par ailleurs que très rares ont été les cas où la consultation n'a pas pu être réalisée.
Consulter un médecin à distance, depuis une cabine équipée en visioconférence, c'est possible. Le concept se développe en France
— ASIP Santé (@esante_gouv_fr) 5 août 2018
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L'e-santé : la solution ?
Certes, la télémédecine, ne se substitue pas aux pratiques médicales actuelles, mais constitue selon le ministère des Solidarités et la Santé "une réponse aux défis auxquels est confrontée l’offre de soins aujourd’hui".
Une réalité à prendre en compte selon le maire de Laigneville. "Les déserts médicaux se multiplient, et chaque jour des maires sont prêts à offrir la lune à des praticiens qui malgré tout ce qu'on peut leur offrir préfèrent s'installer au soleil", témoigne-t-il.
Aujourd'hui, 195 projets de télémédecine financés par l'Agence Régionale de Santé existent en France.
D'après une étude réalisée par le portail de statistique Statista, le nombre d'utilisateurs de solutions d'e-santé en France sera même en hausse au cours des années à venir.