Dans les hôpitaux, les soignants ne portent pas de manches longues pour des raisons d'hygiène. Deux étudiants à l'Université technologique de Compiègne ont donc eu l'idée de concevoir des manches anti-bactériennes. Le but : ne plus avoir froid, sans risquer de transmettre des bactéries aux patients.
C'est une innovation qui pourrait bien bénéficier aux personnels soignants. Durant la crise du Covid, deux jeunes étudiants de l'Université technologique de Compiègne (UTC) se sont demandés ce qu'ils pouvaient concevoir afin d'améliorer le confort des soignants. "On a vu plein d'images du milieu hospitalier durant cette crise, on a vu que ça n'allait pas, qu'il y avait plein de problématiques, explique Jeanne Raynaud, on a donc décidé d'aller sur le terrain pour voir ce qu'il se passait et comment on pouvait apporter des solutions."
Après avoir visité le service des urgences du CHU d'Amiens, les deux étudiants constatent que les soignants ont froid. "Ils sont obligés de porter des blouses à manches courtes. Donc quand ils ont froid, ils mettent des tenues personnelles qu'ils vont devoir ramener chez eux après, il peut donc y avoir des problèmes de contamination, poursuit Jeanne Raynaud, ou alors ils vont mettre des surblouses, ce qui n'est pas vraiment écologique puisque c'est à usage unique."
Dans le cadre de leurs études en design industriel, les étudiants décident alors de concevoir une manche en tissu amovible et anti-bactérienne. "C'est une manche qui vient se glisser sur le bras, explique Corentin Vercoor. Et à partir du coude, on a rajouté ce textile anti-bactérien pour éviter la transmission des infections nosocomiales."
"Avoir la vision de non-professionnels de la santé, c'est très bénéfique"
L'initiative a séduit le docteur Christophe Boyer, médecin au Samu du CHU d'Amiens, avec qui les étudiants ont collaboré. "Je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir la vision de non-professionnels de la santé, alors que nous, on est toujours dans un tourbillon permanent qui va très vite. D'autant que cette période Covid nous a imposé de nouvelles règles, donc parfois avoir un œil extérieur, c'est très bénéfique", affirme-t-il.
Jeanne et Corentin ont présenté leur invention au concours James Dyson Award, du nom de l'inventeur anglais connu pour ses aspirateurs sans sac. Après avoir été finalistes au niveau national, ils sauront le 13 octobre s'ils sont sélectionnés pour les finales internationales. Seulement 20 inventions seront retenues au total. Une occasion en or pour ces deux étudiants de voir leur projet devenir réalité.